vendredi 29 juin 2012

La retraite à 60 ans, une mesure en demi teinte selon Florence Legros


Florence Legros, professeur d'économie à Paris Dauphine et membre du Conseil scientfique du Cercle a publié dans l'Agefi une tribune sur le nouveau dispositif de retraite à 60 ans décidé par le Gouvernement Ayrault.

Lire l'article sur le site de l'AGEFI

"La retraite à 60 ans, une mesure en demi-teinte

L’extension du dispositif «carrières longues» présentée le 6 juin marque une rupture intéressante dans l’histoire des réformes affectant les régimes de retraite de base.

Jusqu’à présent, deux dispositifs cohabitaient selon l’âge de début de cotisation. D’abord, le dispositif général qui combine une durée minimum de validation (par exemple 165 trimestres pour une personne née en 1953, suite à la réforme de 2003 qui allonge progressivement d’un trimestre par an la durée validée minimum afin de l’aligner avec l’augmentation de l’espérance de vie) et un âge minimum légal (qui s’élève depuis 2011 à raison de 5 mois par an jusqu’à atteindre 62 ans en 2017) faisait que quelqu’un - disons un homme - qui avait commencé à travailler à 18 ans devait attendre 61 ans et deux mois (et donc valider 43 années et deux mois) pour liquider sa pension.

Il y avait également un dispositif dit « carrières longues » qui autorisait quelqu’un qui a commencé à travailler à 16 ans à partir à 60 ans dès lors qu’il avait validé la durée nécessaire. Ce dispositif concernait uniquement les personnes ayant débuté leur vie professionnelle avant 18 ans. Deux points sont ici à préciser: d’une part, certaines périodes validées et non cotisées étaient prises en compte; c’était le cas du service militaire ou de congés liés à la maladie ou à la maternité, et ce dans la limite de 4 trimestres maximum (52 semaines). D’autre part, les personnes qui décidaient d’utiliser le dispositif, c'est à dire de partir à 60 ans, ne bénéficiaient pas de la surcote à laquelle ont droit les gens qui prolongent leur activité au-delà de l’âge légal.

En résumant et en négligeant temporairement la différence entre durée cotisée et durée validée, le dispositif « carrières longues » permet de raisonner sur la durée validée, tout comme le dispositif standard dès lors qu’on a commencé à travailler après 20 ans et qu’on est né après 1956 (cohorte qui devra avoir validé 42 ans).

Le dispositif qui va être mis en place pour les personnes qui ont commencé à cotiser entre 18 et 20 ans vient donc assurer la continuité du système. Ces personnes pourront donc partir à 60 ans dès lors qu’elles auront cotisé le nombre d’annuités nécessaires depuis la réforme de 2003, par exemple 41 ans et 1 trimestre pour la génération 1953, 42 ans pour la génération 1956. Un homme né en 1953 qui aura débuté sa carrière à 18 ans et aura cotisé 41 ans et 1 trimestre pourra donc partir en retraite à 60 ans soit un an et deux mois avant l’âge antérieurement requis.

D’une certaine manière, on a le sentiment d’une simplification en concentrant le critère sur la durée d’activité et non sur le double critère de la durée et de l’âge. Cela dit, une des subtilités du nouveau dispositif afin de limiter son coût tient à la distinction entre durée cotisée et durée validée. Si l’on regarde le sort réservé aux mères de famille, comme dans le dispositif antérieur de « carrières longues », le nouveau dispositif propose toujours d’inclure 4 trimestres au titre de la maternité et ajoute 2 trimestres supplémentaires au titre de l’ensemble des maternités, ce qui fait un maximum de 6 trimestres ou 78 semaines. Ce qui signifie qu’une mère de famille nombreuse ayant cumulé de nombreux congés de maternité n’en bénéficie que partiellement.

En outre, les personnes usant de ce dispositif ne pourront toujours pas bénéficier de la surcote avant 62 ans. Bref, celles-ci ne sont pas incitées à poursuivre leur activité quand bien même elles seraient motivées.

Ajoutons enfin que le dispositif, s’il a un coût pour les finances publiques et pour les régimes complémentaires qui a été largement commenté, va impliquer un manque à gagner pour les personnes qui prendront leur retraite de manière anticipée; d’une part parce qu’ ils se privent, en cas de carrière ascendante, de deux années « hautes » qui comptaient dans la moyenne des 25 meilleures années, d’autre part parce qu’ils font l’impasse sur quelques trimestres de régime par points Agirc ou Arrco. Certaines simulations font état d’une perte de 5% à 10% de retraite globale.

En rompant avec la logique de l’âge, le dispositif met en avant la durée d’activité. Le dispositif ouvre indéniablement la voie à une discussion sur une refonte du système appelée par certains syndicats à l’occasion d’un rendez-vous en 2013. Néanmoins, cette refonte systémique est souhaitée dans le sens d’une plus grande contributivité, afin d’inciter à la prolongation de l’activité. Très clairement, le décret sur l’extension du dispositif « carrières longue », s’il va dans le bon sens en saluant les durées d’activité élevées, ne participe pas à motiver de longues carrières."

Le projet de décret pour le retour partiel de la retraite à 60 ans


Le Gouvernement devrait publier très rapidement le décret relatif à l'âge d'ouverture du droit à pension de vieillesse.

Le texte a été soumis aux institutions concernées et aux partenaires sociaux.
L'assuré ayant commencé à travailler avant 18 ans peut demander la liquidation de sa retraite à taux plein avant l'âge légal de départ à la retraite s'il justifie d'une durée totale d'assurance égale à la durée nécessaire pour le taux plein majorée de 8 trimestres et d'un nombre minimal de trimestres cotisés, qui varie en fonction de l'âge de début de carrière et celui du départ en retraite. Avec le nouveau dispositif,  le Gouvernement prévoit, d'une part, de supprimer la majoration de 8 trimestres de la durée d'assurance requise et, d'autre part le décret relève de 2 ans la condition d'âge de début de carrière professionnelle, pour l'étendre aux personnes ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans

Intégration dans la période cotisée :
•Jusqu’à 4 trimestres au titre du service nationale
•Jusqu’à 4 trimestres de périodes assimilées liées à la maternité ou à la maladie
•jusqu’à 2 trimestres de périodes de chômage indemnisé et deux trimestres supplémentaires liés à la maternité


Consulter le texte

Les fonctionnaires partent désormais à la retraite après 60 ans


Selon le Ministère e l'Economie, l'âge moyen de départ en retraite des fonctionnaires civils de l'État augmenté de deux depuis 2007 pour atteindre a «60,19 ans» contre 61 ans et 11 mois en moyenne dans le secteur privé.

En 2011, l'âge effectif de la retraite des fonctionnaires a reculé de 5 mois du fait de l'application de la réforme des retraites de 2010.

La part des nouveaux retraités frappés d'une décote, car cessant le travail sans avoir tous leurs trimestres, recule légèrement (16% au lieu de 17% en 2010). Celle des agents ayant prolongé leur carrière pour bénéficier d'une surcote reste stable, à 28%.

Enfin, l'âge moyen de départ en retraite des militaires demeure inchangé à «46,56 ans».

jeudi 28 juin 2012

Le recensement 2009 est en ligne


L'INSEE vient de mettre en ligne les résultats du recensement 2009 avec de nombreuses données concernant la démographie mais aussi l'économie. Il faut souligner que l'INSEE a créé de nombreuses cartes interactives. Il est possible d'avoir des données sur les revenus, les salaires, les inégalités par villes, départements ou régions. Consulter le site

Le retour de la retraite à 60 ans serait-il une bonne affaire pour la CNAV ?


Le dispositif permettant à ceux ayant commencé de travailler avant 20 ans de prendre leur retraite à 60 ans pourrait être une bonne affaire du fait qu'il s'accompagne d'une augmentation des cotisations. Or les dernières simulations sembleraient démontrer que le coût de la mesure serait inférieur aux recettes. En 2013, le bénéfice de la réforme serait de 600 millions d'euros en 2013 pour la CNAV.

Selon le gouvernement, le coût du retour de la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt, tous régimes confondus, sera de 1,1 milliard d'euros en 2013, 3 milliards en 2017. L'augmentation des cotisations rapportera 1,050 milliard d'euros en 2013 alors que la mesure coûtera pour la même année 448 millions d'euros, a précisé la Cnav. En 2020, le bénéfice serait d'un milliard d'euros. Néanmoins, la CNAV sera en déficit de plus de 6 milliards d'euros en 2013.

Le résultat surprenant du retour partiel de la retraite à 60 ans est lié à une révision de son coût. Initialement, le coût avait été estimé à 5 milliards en 2017.Le retour à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler à 19 ou 20 ans devait concerner environ 110.000 personnes en 2013 .Pour le régime général, le nombre de bénéficiaires est estimé à 59.713 en 2013 et 90.831 en 2017 selon la CNAV.

En prenant en compte tous les dispositifs de départ anticipés, le nombre de salariés concernés pour le seul régime général devrait s'élever à 134.539 en 2013 (sur un total de départs de 703.308), atteignant un pic de 182.185 en 2018, puis 176.327 en 2020, selon la Cnav.

lundi 25 juin 2012

Le Président européen demande aux Etats membres d'engager la réforme de leur système de retraite


Le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy demande à tous les pays membres d'engager une réforme de leurs systèmes de retraite afin de mieux prendre en compte l'espérance de vie. Il a ainsi déclaré dans le quotidien allemand "Welt am Sonntag", "On peut donner des recommandations à l'Union dans son ensemble, comme par exemple qu'il y a une relation entre l'âge de départ en retraite et l'espérance de vie", explique d'abord Herman Van Rompuy. "On peut engager tous les 27 pays membres à ce qu'ils réforment leurs systèmes de retraite dans un temps déterminé et de manière conforme à un objectif fixé".

Selon lui, il est décisif de "ne pas seulement faire des recommandations, puis qu'après chacun fasse ce qu'il veut". "Mais plutôt, dit-il, de le faire de manière contraignante". C'est l'un des points que nous devrons discuter dans les mois qui viennent et nous comptons à ce propos mettre quelque chose sur la table au cours du conseil européen de jeudi et vendredi" a t-il mentionné.

Il faut souligner que le système français prend déjà en compte l'espérance de vie. la durée de cotisation est progressivement relevé en fonction de la progression de l'espérance de vie. C'est ainsi qu'elle est passée de 37,5 à 41,5 années.

Les régimes complémentaires impactés par le retour partiel de la retraite à 60 ans


En 2013, le coût du retour partiel de la retraite à 60 ans coûtera 500 millions d'euros aux régimes complémentaires. Agirc-Arrco. Une réunion est prévue le 6 juillet pour fixer les modalités du financement pour les régimes complémentaires. En 2011, l'Arrco a enregistré une perte de 2 milliards d'euros. Ce déficit pourrait dépasser 4 milliards d'euros en 2013. De ce fait, il y aura une forte pression pour augmenter les cotisations. L'Arrco dispose de réserves lui permettant de tenir quelques années, 40 milliards d'euros à la différence de l'Agirc qui n'a que 8 milliards d'euros de réserves.

vendredi 22 juin 2012

Le projet de décret de départ à la retraite à 60 ans en cours d'examen final


Le Gouvernement devrait publier d'ici le 4 juillet prochain le décret prévoyant la possibilité sous certaines conditions le retour de la retraite à 60 ans.  Le projet de décret est actuellement soumis aux partenaires sociaux et aux  caisses de retraite. Le dispositif retenu vise bien à prolonger celui de « carrière longue » institué en 2003 pare la loi Fillon. Le projet de décret  conforte l'idée qu'il s'agit d'un retour partiel et que les conditions sont un peu complexes voire confuses en ce qui concerne le décompte des trimestres entre la notion de trimestres validés et de trimestres cotisés.

Pour pouvoir partir en retraite dès 60 ans, l'actif devra  avoir commencé à travailler avant 20 ans et cotisé au moins le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Ce nombre de trimestres est de  164 trimestres pour les personnes nées en 1952, de 165 pour celles nées en 1953 et 1954 et de 166 pour celles nées en 1955.

En revanche, par rapport à  l’ancien dispositif des carrières longues, il n’est donc pas nécessaire d’avoir 8 trimestres « validés » de plus que la durée d’assurance requise pour le taux plein. Pour pouvoir partir en retraite avant 60 ans, ce sont les conditions du dispositif  "carrières longues" qui s'appliquent.
Comme suite au débat qui a eu lieu depuis la présidentielle, le projet de décret détermine les trimestres qui, bien que « non cotisés », seront retenus dans le calcul de la durée de cotisation exigée pour un départ anticipé. Les périodes  concernées sont  :

- des périodes de service national, dans la limite de quatre trimestres ;
- des périodes de chômage dans la limite de 2 trimestres (jusqu’au 31 décembre 1979, il peut s’agir d’une période indemnisée ou non ; à partir du 1er janvier 1980, seules les périodes de chômage indemnisées sont retenues) ;
- des périodes de maladie, de congé maternité et d’incapacité temporaire de travail, dans la limite totale de six trimestres (sans que les périodes retenues au titre de la maladie et de l’incapacité temporaire de travail ne puissent dépasser quatre trimestres).

Année de naissanceAge à partir duquel il est possible de partir en retraite anticipée (1)Durée d’assurance cotiséeAge de début d'activité
195259 ans et 4 mois164 trimestresAvant 17 ans
60 ans164 trimestresAvant 20 ans
195356 ans173 trimestresAvant 16 ans
58 ans et 4 mois169 trimestresAvant 16 ans
59 ans et 8 mois165 trimestresAvant 17 ans
60 ans165 trimestresAvant 20 ans
195456 ans173 trimestresAvant 16 ans
58 ans et 8 mois169 trimestresAvant 16 ans
60 ans165 trimestresAvant 20 ans
195556 ans et 4 mois174 trimestresAvant 16 ans
59 ans170 trimestresAvant 16 ans
60 ans166 trimestresAvant 20 ans
1956 (2)56 ans et 8 mois174 trimestresAvant 16 ans
59 ans et 4 mois170 trimestresAvant 16 ans
60 ans166 trimestresAvant 20 ans
1957 (2)57 ans174 trimestresAvant 16 ans
59 ans et 8 mois170 trimestres ou 166Avant 16 ans
60 ans170 trimestres ou 166Avant 20 ans
1958 (2)57 ans et 4 mois174 trimestresAvant 16 ans
60 ans166 trimestresAvant 20 ans
1959 (2)57 ans et 8 mois174 trimestresAvant 16 ans
60 ans166 trimestresAvant 18 ans
1960 (2)58 ans174 trimestresAvant 16 ans
60 ans166 trimestresAvant 18 ans
(1) Le départ en retraite anticipé est possible dès que l’assuré remplit toutes les conditions. S’il manque un ou plusieurs trimestres à un salarié pour partir à l’âge indiqué dans le tableau, il devra attendre d’avoir réuni le nombre de trimestres manquants. S’il totalise le nombre de trimestres requis avant l’âge indiqué, il devra patienter jusqu’à l’âge précisé dans le tableau pour bénéficier du dispositif.
(2) pour les assurés nés à partir de 1956, les calculs ont été effectués à partir de la durée d’assurance applicable aux assurés nés en 1955 (soit 166 trimestres).

La Chine sera-t-elle vieille avant d'être riche ?


La Chine est confrontée au vieillissement rapide de sa population du fait de la règle de l'enfant unique. La population active pourrait décliner d'ici quelques années. Les plus de 65 ans pourraient représenter plus de 25 % de la population en 2050, contre 8 % en 2008. Le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale étudie un système «plus flexible» de retraites, permettant de travailler au-delà des limites actuelles, 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes (ou respectivement 55 ans et 50 ans, pour les ouvriers). Par ailleurs, l'espérance de vie a fortement progressé passant de 50 ans en 1950 contre 73 ans en 2011. 93 % des Chinois interrogées sont opposées à l'élévation de l'âge de la retraite. Un relèvement de l'âge de la retraite des Chinois à 65 ans permettrait d'augmenter la force de travail de 25 % et de diminuer le nombre de retraités de 28 %. Cette mesure est jugée nécessaire car le déficit des caisses s'accroît. Le déficit des retraites pourrait atteindre 18,3 milliers de milliards de yuans en 2013. Et monter jusqu'à 68 milliers de milliards de yuans en 2033, soit environ 38 % du PIB estimé de l'époque. Actuellement, le système de retraites est très partiel et ne couvre environ 289 millions de personnes sur une population de 1,3 milliards d'habitants. Le système est récent ; il date de 1997 et est essentiellement réservé aux urbains.

mercredi 20 juin 2012

Les jeunes actifs broient du noir en matière de retraite


Selon un sondage TNS Sofres commandé par le groupe Amundi Asset Management, 82 % des jeunes actifs n'ont pas confiance dans le système de retraite. Réalisé auprès d'un échantillon de 819 actifs âgés de 25 à 34 ans et de 206 actifs âgés de 35 à 44 ans, le sondage (enquête en ligne du 24 au 30 avril) montre aussi que 88% d'entre eux sont conscients que les pensions des régimes obligatoires (régime général, régimes complémentaires, régimes spéciaux) vont baisser. Ces résultats confirment ceux de l'enquête menée au printemps par le Cercle des Epargnants.

80% des 25-34 ans et 86% des 34-45 ans pensent que leur retraite sera insuffisante pour assurer un niveau convenable de revenus après la cessation d'activité. Ils pensent même qu'elle sera trop faible pour couvrir les besoins essentiels (logement, alimentation etc...): 50% des 35-44 ans et 36% des 25-34 ans.

Selon les jeunes actifs, le taux moyen de remplacement idéal (proportion du salaire touché à la retraite par rapport au dernier salaire) devrait s'élever à 76% quand ils pensent qu'il ne sera que de 56%, soit déjà un taux supérieur à ce qui est prévu pour les prochaines générations partant à la retraite.

34% des 25-34 ans et 41% des 35-44 ans indiquent avoir commencé épargner pour la retraite.

Le système de retraite français est fortement redistributif


Une étude de l'INSEE montre que le système de retraite français est plutôt redistributif. Ce résultat est assez logique compte tenu des modalités de calcul de retraite et en particulier de la retraite de base.

« Parce qu'il corrige les aléas de carrière, il entraîne une dispersion des retraites sensiblement moindre que celle des salaires », souligne l'institut dans son étude. Le rapport entre les salaires perçus sur l'ensemble de leur carrière par les 10 % les mieux payés et les 10 % les moins bien payés atteint 5,9. Pour les pensions de retraite, le rapport est de 4,1.

Cette redistribution s'opère du fait de la validation des trimestres de chômage, de l'assurance-vieillesse des parents au foyer, de dispositions en faveur des personnes qui ont cessé de travailler pour élever un enfant, et enfin des minima de pension, qui favorisent les petites retraites.

Si les femmes sont pénalisées par des salaires plus faibles, en matière de retraite, certaines dispositions corrigent cette situation. Ainsi, l'écart passe de 6,7 à 4,3 entre la vie active et la retraite. Pour les hommes, il passe de 3,4 à 3.

En revanche, l'étude démontre que le mode de calcul des pensions fondé sur la prise en compte des 25 meilleures années favorise les assurés qui ont eu des carrières complètes, au détriment de ceux qui ont connu des périodes de chômage, de temps partiel ou d'inactivité.

lundi 18 juin 2012

La pénibilité ne fait pas recette


Selon la CNAV, au 31 mars, seulement 1 731 demandes de retraites au titre de la pénibilité, dispositif institué par la réforme des retraites de 2010 ont été acceptées et 535 ont fait l'objet d'un rejet. 948 demandes sont en cours d'instruction. Le nombre de bénéficiaires est très inférieur aux prévisions, 30 000 par an. La complexité du dispositif et la lenteur de la procédure peuvent expliquer ce faible résultat.

dimanche 17 juin 2012

Même à Monaco, le système des retraites est réformé


Afin d'assurer l'équilibre du régime des retraites monégasques, un projet de loi sera présenté en septembre en session extraordinaire au parlement monégasque. Il prévoit une augmentation des cotisations salariales et patronales dans le secteur privé. La réforme, visant à financer les retraites jusqu’en 2030, concerne quelque 40.000 salariés dont une majorité de travailleurs français transfrontaliers.

vendredi 15 juin 2012

Un tiers des Belges ont un produit d'épargne retraite


2,3 millions de personnes ont souscrit à l'épargne pension en 2009. Environ un Belge sur trois entre 18 et 67 ans l'a indiqué dans sa déclaration fiscale en 2009. Le montant total de l'épargne pension déclarée aux impôts s'élève à 1,71 milliard d'euros soit un montant de 741 euros par personne, ce qui correspond à t 85 % du montant maximum qui pouvait être déduit des impôts dans le cadre de l'épargne pension en 2009 (870 euros.

Les Flamands (41 %) épargnent plus que les Wallons (25 %) et les Bruxellois (17 %). Les Flamands (761 euros) ont également versé en moyenne davantage que les Bruxellois (706 euros) et les Wallons (689 euros).

Les plus fortes sommes sont versées par des personnes de la tranche d'âge 48-57 ans, suivies par celles des tranches d'âge 38-47 ans et 28-37 ans.

Ces chiffres sont issues des statistiques de l'impôt sur les revenus et concernent les revenus de l'année 2009 (exercice d'imposition 2010).

jeudi 14 juin 2012

Les cotisations des fonctionnaires augmenteront pour financer la réforme des retraites


Les cotisations retraite des fonctionnaires augmenteront à la fois du fait de la réforme des retraites de 2010 qui prévoit leur alignement progressif sur celles des salariés du privé mais aussi du fait de l'application du futur décret sur le retour partiel de la retraite à 60 ans. Le taux de cotisation devrait passer de 8,12 à 10,80 % d'ici 2020.   consulter l'article des Echos

mercredi 13 juin 2012

Dissensions franco-allemandes au sujet des retraites


Wolfgang Schäuble a régi à la mesure française du retour partiel de la retraite à 60 ans en France dans le cadre d'un entretien au quotidien italien La Stampa "La décision du président Hollande d'abaisser l'âge de la retraite ne correspond pas" à la "décision" européenne "d'adapter nos systèmes de protection sociale à l'évolution démographique", a déclaré le ministre allemand. Pierre Moscovici a répondu "Je ne fais jamais de commentaire sur la politique menée en Allemagne", manière diplomatique pour renvoyer le ministre allemand à ses cahiers d'école... Ambiance, ambiance.

lundi 11 juin 2012

L'OCDE demande de reporter l'âge de la retraite et de développer l'épargne retraite


L'OCDE dans son rapport annuel sur les retraites demandent aux gouvernements de relever l'âge de départ à la retraite et de développer l'épargne retraite afin de faire face aux échéances. L'OCDE souligne en effet, que "l'espérance de vie continuant d’augmenter partout dans le monde, les gouvernements devront graduellement augmenter l’âge de départ à la retraite pour que leurs systèmes nationaux de pension soient à la fois financièrement viables et adaptés".

Au cours des cinquante prochaines années,il est rappelé que  l’espérance de vie à la naissance devrait s’accroître de plus de 7 ans dans les économies développées. L'organisation mentionne que  l'âge de départ à la retraite sera de 65 ans dans la moitié des pays de l'OCDE et de 67 ou 69 ans dans 14 pays. Les Perspectives de l’OCDE sur les pensions 2012 indiquent que de nombreux gouvernements ont entrepris de relever l’âge de la retraite, dans 28 des 34 pays de l’OCDE. Cependant, ces relèvements sont insuffisants et ne  devraient compenser  les effets de l’allongement de l’espérance de vie que dans six pays seulement pour les hommes et dans dix pays pour les femmes.

L'OCDE préconiser d'instituer un lien entre l’âge de la retraite à l’espérance de vie, comme au Danemark et en Italie.

L'OCDE souligne qu'« Il faut agir avec vigueur. Faire tomber les obstacles à la poursuite d’activité au-delà de l’âge habituel d’accès à la retraite sera indispensable pour garantir à nos enfants et à nos petits enfants le bénéfice d’une retraite adéquate au terme de leur vie active ». « Quoique ces réformes puissent parfois être impopulaires et douloureuses, elles peuvent aussi, à un moment où les finances publiques sont contraintes et les marges de manœuvre limitées sur le plan budgétaire et monétaire, contribuer à stimuler une croissance bien nécessaire dans des économies vieillissantes ».

Les Perspectives de l’OCDE sur les pensions 2012 observent que les réformes intervenues réduisent le montant des pensions publiques  de 20 à 25 %. Les personnes qui commencent de travailler aujourd’hui peuvent compter percevoir une pension nette de régime public d’environ la moitié de leurs revenus nets, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, si elles prennent leur retraite après une carrière pleine, à l’âge officiel du départ à la retraite.  Les pays ayant développé des retraites privées ont des taux de remplacement supérieurs. Ainsi dans 13 pays qui ont rendu les pensions privées obligatoires, les retraités peuvent espérer percevoir une pension représentant environ 60 % de leurs revenus.

Entre autres recommandations, le rapport observe "qu’il est essentiel de fixer le taux de cotisation minimum ou par défaut, dans les systèmes à cotisations définies, à un niveau approprié. Les cotisations à ces dispositifs doivent être suffisamment importantes pour générer un revenu suffisant au moment de la retraite, associé à une pension publique. Si l’Australie va dans la bonne direction en faisant passer le taux de cotisation de 9 % à 12 %, le taux reste trop bas dans des pays comme le Mexique et la Nouvelle-Zélande (6.5 % et 3 % respectivement)".

Consulter le rapport

jeudi 7 juin 2012

La réforme de la réforme des retraites


Le décret qui va être soumis à concertation reprend le principe du dispositif de carrière longue. Il élargit les possibilités de retraite anticipée Il sera financé par une augmentation des cotisations sociales et des cotisations pour les complémentaires Agirc-Arrco.

Les bénéficiaires

Le droit au départ à la retraie à 60 ans est rétabli, à compter du 1 er novembre, pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans et disposant du nombre de trimestres requis (41 annuités pour la génération née en 1952, un trimestre de plus pour les générations 1953 et 1954, 41 et 2 trimestres pour la génération 1955). Tous les actifs sont concernés. Pour entrer dans le champ du dispositif, les assurés devront avoir cotisé cinq trimestres à la fin de l'année civile de leurs 20 ans.

Officiellement 110.000 personnes devraient bénéficier en 2013 de ce dispositif.

Une mesure en faveur des mères de famille et des chômeurs

Le dispositif de départ anticipé actuel ne prend pas en compte la totalité des périodes de congés maternité. Le décret permettra de compter jusqu'à deux trimestres supplémentaires de congé maternité (ce qui concernera en particulier les mères de trois enfants ou plus) et donne la possibilité d'intégrer deux trimestres de chômage 25.000 à 30.000 personnes par an bénéficieraient de cette mesure.

En 2013, ce dispositif coûtera 1,1 milliard d'euros en 2013 s'il n'y a pas de dérapage sur le nombre de bénéficiaires. .Avec la montée en puissance de la mesure, le coût passera progressivement à 3 milliards d'euros en 2017. Cette dépense supplémentaire pour la Sécurité sociale sera financée par une hausse des cotisations de 0,2 point en 2013 (0,1 pour la part patronale, 0,1 pour la part salariale). Les cotisations progresseront ensuite pour atteindre une augmentation de 0,5 point en 2017.

A ce coût, il faut ajouter celui supporté par les complémentaires, environ 600 millions d'euros en 2013 et environ 1,8 milliard en 2017.

mercredi 6 juin 2012

Le décret sur le retour partiel de la retraite à 60 ans est avancé


Marisol Touraine a présenté en Conseil des Ministres le décret modifiant l'âge de départ à la retraite.

Ainsi, selon ce décret qui sera soumis à une rapide concertation, les salariés désirant pouvoir partir avant l'âge minimum légal devront avoir rempli la totalité de leur durée de cotisation soit 166 trimestres ou 41,5 ans, pour les personnes nées en 1955 et après. Le départ sera possible dès cette durée de cotisation atteinte. Le dispositif de carrière longue continuera à s'appliquer pour ceux ayant commencé à travailler avant 17 ans.

Pour les salariés ayant commencé plus tôt, à 14 ou 15 ans par exemple, il continuera d'être demandé une durée de "validation", qui comprend également les périodes de chômage ou de maladie, un peu plus longue que la durée de cotisation. Il ne devrait pas ainsi être possible à un salarié ayant commencé à 14 ans de partir à 55,5 ans. Un dispositif de lissage est prévu pour l'ajustement ces deux périodes.

Les arrêts maladie maternité et le service militaire entrent dans le décompte des trimestres à hauteur de 4 trimestres comme dans le dispositif de carrière longue. Le Gouvernement a décidé de permettre la prise en compte jusqu'à deux trimestres au titres du chômage et de deux trimestres supplémentaires au titre de la maternité seulement, et non de la maladie. "La caisse de retraite vérifiera manuellement si des trimestres de maternité ont pu être écartés en raison du plafond de quatre trimestres", a-t-il été indiqué par le Gouvernement.

Les deux mesures pour les chômeurs et pour les femmes s'appliqueront au nouveau dispositif et à celui des carrières longues. le nombre de bénéficiaires est évalué entre 100 000 et 120 000 par an, soit 20 % des départs en retraite et pour un coût de 1,2 milliard d'euros en 2013. En 2017, le coût devrait être de 3 milliards d'euros par an du fait de la remontée progressive de l'âge de départ à la retraite.

Afin de financer le dispositif, le Gouvernement a prévu de relever de 0,2 point de cotisation pour 2013 (0,1 point pour les salariés, 0,1 point pour les employeurs) les cotisations d'assurance-vieillesse. De nouvelles augmentations pourraient intervenir ultérieurement.

Des augmentations de cotisations ou de baisses des rendements sont à prévoir pour les complémentaires.

mardi 5 juin 2012

La politique démographique sert-elle à quelque chose ?


L'INED tente de répondre à la question de l'utilité d'une politique démographique. Avec le problème du financement des retraites, avec l'évolution de la population active, il n'est pas anodin de se poser cette question. Lire la note de l'INED

lundi 4 juin 2012

Les congés maternité seront intégrés au 41 années ouvrant droit à la retraite à 60 ans


Sans surprise, le Gouvernement, par l'intermédiaire de sa porte-parole, a pris position en faveur de l'intégration des congés maternité dans les 41 années nécessaires pour prendre sa retraite à 60 ans. "Toute la question est de sur quelle durée exactement, et là, ça fera l'objet d'une concertation puis d'une décision de Marisol Touraine et du premier ministre", a ajouté la porte-parole du gouvernement sur iTélé.

dimanche 3 juin 2012

L'âge de la retraite à 67 ans en Pologne, c'est fait...


Le Président polonais,  Bronislaw Komorowski,  a, après des mois de débat et après quelques manifestations,   promulgué vendredi 1er juin,  la loi sur le recul de l'âge de la retraite  à 67 ans. Ce projet de loi a été préparé  par le gouvernement  du Premier ministre Donald Tusk.  L'âge de la retraite, actuellement de 60 ans pour les femmes et de 65 ans pour les hommes passera  progressivement à partir de 2013, à  67 ans en 2020 pour les hommes et en 2040 pour les femmes.

La loi prévoit que les femmes, à 62 ans, et les hommes, à 65 ans, pourront, s'ils le souhaitent, prendre une retraite anticipée d'un montant réduit de 50%. Les femmes devront toutefois avoir cumulé 35 ans de cotisations et les hommes 40 ans. La réforme concerne également les militaires de carrière et les policiers de différentes formations qui devront travailler 25 ans, contre 15 ans aujourd'hui, pour acquérir le droit à la retraite.

Les pays européens ayant fixé l'âge de la retraite à 67 ans sont donc la Pologne, le Danemark, l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas. L'âge de la retraite à taux plein est également fixé à 67 ans en France.

Les Français sont à 70 % pour le retour de la retraite à 60 ans


Confirmant les enquêtes réalisées par le Cercle des Epargnants, sans surprise, les Français sont favorables au retour de la retraite à 60 ans. Ainsi, selon un sondage réalisé pour Sud Ouest par l'IFOP, environ 70% des Français sont "plutôt favorables" à un retour partiel de la retraite à 60 ans pour les salariés. 29 % sont opposés. Cette mesure est clivante car 93 % des électeurs de François Hollande pour seulement 42 % des électeurs de Nicolas Sarkozy. Les électeurs de Marine Le Pen y sont "plutôt favorables" à 66%.

L'enquête a été réalisée du 31 mai au 1er juin 2012 par téléphone auprès d'un échantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l'interviewé) après stratification par région et catégorie d'agglomération.

Ce sondage marque bien l'ancrage de la retraite à 60 ans dans l'inconscient collectif même si la question du financement des retraites est une source majeur d'inquiétude. Il y a un divorce entre l'intérêt privé qui s'exprime par un départ précoce à la retraite et l'intérêt collectif qui supposerait une autre répartition des charges.

samedi 2 juin 2012

La retraite à l'ordre du jour du Conseil des Ministres du 6 juin

Il était convenu que le retour de la retraite à 60 ans sous certaines conditions serait effectif avant la fin de la campagne des législatives. Le Gouvernement entend fixer le cadre du futur décret dès le Conseil des ministres du 6 juin. A priori, les congés maternité, arrêts maladie et service militaire seraient intégrées aux périodes cotisées. Pour le reste, tout est encore suspendu à l'estimation du coût réel de la mesure et à la négociation avec les syndicats. Tout devrait se jouer dans les prochains jours.

vendredi 1 juin 2012

Le calendrier du retour de la retraite à 60 ans se précise


Après le premier round avec les partenaires sociaux, la Ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine a précisé le calendrier du retour de la retraite à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler avant 19 ans.

Un cadrage devrait faire l'objet d'une annonce en Conseil des ministres de mercredi prochain. Un décret serait alors préparé puis soumis à consultation aux partenaires sociaux. Le Conseil d'Etat serait amené à se prononcer. Il serait également soumis pour avis à la Caisse nationale d'assurance-vieillesse et à l'Acoss, l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, qui assure la gestion des trésoreries des caisses de la Sécurité sociale.

Après ce parcours de consultations, le décret pourra être publié. Le Gouvernement entend formaliser le dispositif avant le second tour des élections législatives.

Pour le contenu, les arbitrages n'ont pas été rendus concernant l'élargissement à ceux ayant commencé avant 20 ans. Sur la prise en compte de périodes non cotisées mais validées, il est certain que le Gouvernement acceptera une grande partie des propositions des syndicats tout en maintenant la facture à 1 milliard d'euros par an.

La lettre du Cercle des Epargnants - juin 2012

Au sommaire de la lettre N°71 du mois de juin :

  • L'édito, "le vieillissement, une coûteuse fatalité"
  • Croissance, un même objectif mais plusieurs formules
  • Mariages ou Pacs
  • Et si la mondialisation était notre meilleure alliée
Lire la lettre