dimanche 30 juin 2013

La caisse de retraite des professionnels libéraux proposent de réformer son régime


Le régime des professionnels libéraux, la CNAVPL, n'échappe pas au problème du financement des retraites. Dès 2015, l’équilibre du régime de base exigera un effort financier de l’ordre de 200 millions d’euros faute de quoi il y aura un déficit. Il fat signaler qu'en 2010, pour la première fois de son histoire, le régime de base des professions libérales avait enregistré des pertes Ce déficit est durable, du fait de l’arrivée à l’âge de la retraite des générations nombreuses du baby-boom et de l’accroissement des charges de compensation (mécanisme de solidarité démographique entre régimes de base), lié au développement de l’autoentrepreneuriat. Sur proposition du gouvernement, une augmentation des taux de cotisation de 17 % a été votée à l’automne 2012 pour équilibrer le régime en 2013 et 2014. Mais dès 2015, un effort financier de l’ordre de 200 millions d’euros par an sera nécessaire pour équilibrer le régime au-delà des 10 prochaines années, en raison essentiellement du départ à la retraite des baby-boomers.

La Caisse propose tout à la fois une majoration des cotisations et une amélioration des petites et moyennes pensions. Par ailleurs, il réclame une gestion spécifique des auto-entrepreneurs. Elle demande aussi une égalité de traitement en matière de majoration pour enfants qui est prise en charge par la branche famille en ce qui concerne le régime général mais pas pour le régime libéral. De ce fait, les professionnels libéraux sont privés de cet avantage.

lire le communique de la CNAVPL

AGIRC ET ARRCO dans le rouge en 2012


Malheureusement, sans surprise, les caisses complémentaires de retraite ont enregistré l'année dernière des pertes en relation avec la crise économique et avec l'augmentation du nombre de retraités. Ces déficits annoncés ont justifié l'accord du mois de mars qui organise la désindexation partielle.

L'Agirc est dans une situation plus complexe que l'Arrco, le déficit de la première ayant progressé quand celui de la seconde s'est très réduit. L'Agirc a enregistré un résultat global déficitaire de 1,59 milliard d'euros en 2012 contre 1,77 milliard en 2011.

Le déficit technique (différence entre les pensions versées et les cotisations perçues) s'est élevé à 2,12 milliards en 2012. Le résultat financier a permis de contenir le déficit global en étant positif de 521 millions. Il faut savoir que l'Agirc ne peut pas présenter des comptes en déséquilibre.

Les cotisations de caisse des cadres  n'ont progressé que de 1,3% contre 4,7% en 2011. De ce fait, les réserves diminuent  d'année en année et ne s'élevaient plus qu'à 6,9 milliards au 31 décembre 2012.

Le déficit de l'Arrco s'est  réduit en 2012 tout en restant élevé: 986 millions contre 1,69 milliard en 2011. Le déficit technique, qui se dégrade depuis 2002 a atteint 2,43 milliards, compensé partiellement par un résultat financier de +1,44 milliard. La hausse des cotisations n'a été que de 1,6% contre 3,1% en 2011. Néanmoins, l'Arrco, a réussi à maintenir les niveau de réserves  à 41,9 milliards d'euros.

Sans intervention de l'accord du 13 mars dernier, les réserves auraient disparu avant 2016 pour l'Agirc et 2020 pour l'Arrco.

Lire le communiqué de presse de l'Agirc
Lire le communiqué de presse de l'Arrco  

samedi 29 juin 2013

La retraite au coeur de la bataille France / Commission de Bruxelles


François Hollande à l'occasion du Conseil européen des 27 et 28 juin a continué à régler ses comptes avec l'Europe. Il a marqué des points La France a obtenu que les recommandations de la Commission européenne ne mentionnent plus le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite, s'est félicité dans la nuit de jeudi à vendredi le président français François Hollande.

Selon lui, "deux principes ont été posés" conformément aux demandes françaises. "Une fois définis les objectifs (...), les réformes elles-mêmes, les moyens pour atteindre ces objectifs devaient être laissés aux États", a expliqué M. Hollande lors d'une conférence de presse au terme de la première journée du sommet européen. Le Président français a rappelé que les Etats sont maître de leur politique interne. Il a rappelé que les réformes devaient se faire dans le dialogue social, ce qui suppose de ne pas préjuger au départ du résultat.

"Pour la réforme des retraites, il a été convenu (...) qu'il n'y avait pas de règle particulière qui avait été fixée pour un âge légal des retraites, comme cela pouvait figurer dans une première mouture", a souligné le chef de l'État.

vendredi 28 juin 2013

La pénibilité, une question toujours en suspens

Selon la Caisse Nationale de l'Assurance- Vieillesse, le dispositif sur la prise en compte de la pénibilité mis en place lors de la réforme des retraites de 2010 n'a bénéficié qu'à 5366 personnes, pour le régime général, depuis son entrée en vigueur en juillet 2011.

La répartition est la suivante: 3647 hommes et 1719, des femmes. La Cnav a mentionné que 1359 demandes ont été rejetées et que 1350 sont actuellement en cours d'instruction. Seules 120 ont été classées sans suite et 5, enregistrées «à tort».

Pour pouvoir partir à 60 ans, il faut être reconnu d'une invalidité d'au moins 20 % ou d'au moins de 10 % mais avec validation médicale.

Au moment de l'examen du texte, il était prévu que ce dispositif puisse concerner 30.000 personnes par an. On en est loin.

La question de la pénibilité devrait rebondir à l'automne dans le cadre de la réforme de 2013. Les syndicats souhaitent un dispositif plus large axé sur l''espérance de vie à la retraite par CSP. Le patronat y est, en revanche, hostile.

jeudi 27 juin 2013

Analyse des résultats du chômage du mois de mai sous l'angle des départs à la retraite

Le nombre de demandeurs d’emploi ne s’est accru que de 100 au mois de mai quand ces derniers mois la progression évoluait entre 10 000 et 30 000. En intégrant les chômeurs en activité réduite, le nombre est en baisse de 3600.

Cette amélioration repose sur une progression de l’intérim (augmentation de 4,6 % en six mois), une légère reprise de la production industrielle et une stabilisation des dépenses de consommation.

Néanmoins, l’optimisme n’est pas de rigueur. Le mois de mai avec ses jours fériés ne constitue pas un bon mois de référence. Par ailleurs, de nombreux demandeurs d’emploi du fait de la morosité de la conjoncture ont arrêté de faire des démarches positives. De nombreuses radiations ont été prononcées en mai.

Toujours en raison des jours féries et du découragement, le nombre d’entrées s’est contracté de 2 %.

En revanche, la situation demeure très sombre en ce qui concerne le chômage de longue durée. 40,2% des inscrits à Pôle emploi le sont depuis plus d’un an, soit une hausse de 10 points depuis le début de la crise en 2008.

Le nombre de sans emploi depuis plus de trois ans augmente de 1,3% en mai, et s’élève à 540.000, soit une augmentation de 19% sur un an.

De ce fait, à la fin du mois de mai la France comptait 3.264.500 chômeurs inscrits en catégorie A à Pôle emploi et 4.795.600 dans les catégories A, B et C et 5.418.400 toutes catégories confondues.

Le Gouvernement est demeuré très prudent sur la possible amélioration de la situation de l’emploi dans les prochains mois. Il pourra compter sur la montée en puissance des « emplois d’avenir » et des contrats de génération. Il pourra surtout espérer que la forte croissance des départs à la retraite qui devraient intervenir autour de l’été compensera les destructions d’emplois. Cette année se caractérise par un fort volant de départs à la retraite, plus de 750 000 du fait des effets de la réforme Sarkozy corrigée Hollande. Certes, à compter du mois de juin, arriveront les jeunes ayant terminé leurs études ce qui devrait également créer quelques tensions sur les résultats du chômage cet été. Il n’en demeure pas moins que la gestion statistique et sociale du chômage pourrait donner raison à François Hollande. Affaire à suivre !!!

Retraite : la Cour des Comptes se prononce pour la désindexation des pensions



La Cour des Comptes dans son rapport annuel sur les perspectives des finances publiques présenté jeudi 27 juin considère qu'un risque de dérapage du déficit est probable. le déficit public fixé initialement à 3 % puis corrigé à 3,7 % pourrit se situer entre 3,8 et 4,1 % du PIB. Du fait d'une récession de -0,1 % en 2013, les moins-values fiscales pourraient s'élever à 6 milliards d'euros cette année.

Pour atteindre les 3 % d'ici 2015, la Cour des Comptes considère qu'il faut économiser sur les deux prochains exercices 28 milliards d'euros d'économies.

Afin de stopper la dérive, la Cour demande au Gouvernement de prendre des mesures conservatoires avant de réformer. Elle en appelle à un « freinage à effet immédiat » avec le gel du point d’indice des fonctionnaires (déjà prévu en 2014), une sous-indexation des prestations familiales, des retraites (comme le font l’Arrco et l'Agirc), des aides au logement (APL) et des indemnités chômage.la Cour admet comme seule exception, les minima sociaux qui resteraient indexés sur l’inflation. la Cour préconise une réduction de 0,2 point l’objectif d’évolution des dépenses d’assurance-maladie (prévu à +2,6 % en 2014).

< La Cour réclame la réduction de la masse salariale de la fonction publique par la baisse des effectifs, la hausse éventuelle du temps de travail, la révision des évolutions de carrière et des primes catégorielles.

La Cour appelle à la réalisation d' économies sur les dépenses d’intervention de l’Etat : aides au secteur agricole, à la presse, au sport, à la culture, au logement, aux buralistes, etc. Elle préconise une moindre prise en charges des arrêts maladie, des transports sanitaires, le plafonnement de la majoration de retraite des parents de trois enfants. La cour souhaite également une réorganisation des collectivités territoriales (rationalisation de la carte intercommunale, investissements locaux, dépenses de personnels).

La Cour demande la poursuite de la remise en cause des niches fiscales (niches Outremer, abattement de 10% pour les retraites, exonération pour les arbitres et juges sportifs, mécénat culturel des entreprises, etc.) et sociales (CSG des retraités en particulier).

la Cour souligne que « la France est à peine à mi-chemin de la consolidation budgétaire entamée en 2011 et le desserrement du calendrier, justifié par le ralentissement économique, n’autorise aucun relâchement. Les années 2014 et 2015 doivent se traduire par une réduction significative de la dépense publique dans un effort impliquant, au-delà de l’Etat et des organismes de protection sociale, les collectivités territoriales et l’ensemble des organismes publics et parapublics. Le niveau très élevé atteint en France par la dépense publique et les multiples constats faits sur les gains d’efficience réalisables dans de nombreux domaines de l’action publique rendent possible cet effort indispensable pour que notre pays retrouve les marges de manoeuvre nécessaires au renforcement de sa compétitivité et de son potentiel de croissance. »

lundi 24 juin 2013

Réforme des retraites : une négociation à hauts risques


Le Gouvernement devrait entamer officiellement les négociations en vue de la réforme des retraites de cet automne à compter du 3 et 4 juillet. Dans les faits, de nombreux contacts informels ont été noués. il n'en demeure pas moins que le Gouvernement doit faire face à un front syndical divisé sur le sujet. La CGT reste camper sur son opposition à tout aménagement de la durée de cotisation. FO est également ferme sur ce sujet quand la CFDT et la CFTC posent quelques conditions tout en refusant la barrière des 44 ans. La CFDT n'entend pas être trop en avant sur un sujet qui ne lui a pas toujours réussi dans le passé. L'organisation syndicale est favorable à une réforme systémique avec l'instauration d'un régime par points. Devant l'hostilité de ses partenaires et du Gouvernement, elle semble jouer la prudence. Au niveau du patronat, le MEDEF refuse toute augmentation de cotisation et met en avant le report de l'âge légal à 63 ans. La CGPME souhaite une équité accrue entre secteur privé et secteur public. Le Gouvernement devra composer avec une majorité remuante sur ce sujet surtout que les échéances municipales se rapprochent. Afin d'atténuer la facture, le Gouvernement sera tenté de donner quelques gages en faveur des petites pensions et en faveur des femmes.

Retraites des femmes, des pistes de réforme pour réduire l'écart avec les hommes


Dans le cadre de la réforme des retraites de cet automne, le Gouvernement pourrait modifier le régime des droits familiaux. Ces droits qui pèsent 12 milliards 'euros bénéficieraient à 70 % aux hommes. Afin de revaloriser les pensions des femmes qui représentent 50 % en moyenne de celles des hommes (l'écart sera réduit à 20 % pour les générations des années 70), il est envisagé l'instauration d'un forfait par enfant (par exemple 70 euros par mois). Il est également proposé d'instituer des majorations en fonction du montant des pensions de telle façon qu'elles soient dégressives. Il est possible que sous couvert de justice sociale, le Gouvernement ne réalise quelques économies.

samedi 22 juin 2013

Régime unique par points : article pour Atlantico.fr


Le Gouvernement semble avoir oublié une des promesses du candidat François Hollande de créer un grand régime unique par points. Aujourd'hui, cette idée est défendue par François Bayrou, Sur ce sujet, Philippe Crevel a été interrogé par la rédaction d'Atlantico.fr 

Lire l'interview

vendredi 21 juin 2013

le nombre de bénéficiaires du minimum vieillesse baisse


En 2011, 3,7 millions de personnes sont allocataires de l’un des neuf minima sociaux existant en France. Ce nombre progresse de 2,4 % en 2011, après celle de 2,5 % en 2010. En incluant les conjoints et les enfants à charge, 10,0 % de la population française est couverte par les minima sociaux.

Le nombre de bénéficiaires de la partie socle du revenu de solidarité active (RSA)augmente de 2,9 %. Le nombre d’allocataires de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) augmente de 3,8 % en 2011 du fait de la progression du chômage de longue durée. Le nombre d’allocataires du minimum vieillesse continue de baisser mais moins vite qu'auparavant (-0,6 % après -1,2 % en 2010), tandis que le nombre d’allocataires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) augmente (+4,6 %), sous l’effet du plan de revalorisation sur cinq ans, engagé en 2008.

jeudi 20 juin 2013

La réforme des retraites vue de l'Italie



Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants a été interrogé par le journal italien, l'Indro. La journaliste Francesca Chiericato souligne les difficultés que rencontre le pouvoir pour mettre en oeuvre une réforme des retraites. Il faut souligner à ce sujet que l'Italie avec Mario Draghi et Mario Monti ont fortement réformé leur système en instaurant les comptes notionnels et en relevant l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. 

lire l'article en italien 

mercredi 19 juin 2013

Benchmark : le système de retraite russe

La Russie a profondément réformé son système de retraite en  2002. Le législateur a introduit un système à trois piliers avec une forte imbrication de la répartition et de la capitalisation.

 Ce système comporte deux régimes obligatoires :

L’un par répartition (premier pilier), financé par un prélèvement obligatoire de 6% sur tous les salaires (plafonné à hauteur d’environ 12 500 EUR par an). Fin 2012, le montant de primes collectées au titre du premier pilier représentait environ 4% du PIB russe .

L’autre par capitalisation, financé par un prélèvement obligatoire de 16% sur les salaires des personnes nées avant 1967 et de 10% sur les salaires des actifs nés après 1967.

Les fonds collectés sont affectés 

 Au sein du Fonds d’Etat, et gérés  par la banque publique VneshEconomBank (VEB) ou  par des compagnies privées.

Au sein de l’un des 135 fonds de pension privés (негосударственный пенсионный фонд, NPF).

Ce second pilier finance le système de retraite actuel en versant des pensions dont le montant est proportionnel à la somme que l’employé a versée durant sa carrière.

Le système comprend également un régime facultatif par capitalisation (troisième pilier) abondé par :
 Des contributions patronales à hauteur de 6% des salaires pour les actifs nés après 1967 ; des contributions facultatives supplémentaires des employés.


lundi 17 juin 2013

Dispositions retraites chapeaux dans le nouveau code de gouvernance AFEP-MEDEF

Les organisations patronales ont publié ce lundi 17 juin leur nouveau code de gouvernance. Il s'agit d'une version largement actualisée par rapport à celle de 2010. Ce nouveau code vise à encadrer la gouvernance des entreprises et plus particulièrement les politiques de rémunération. L'épargne retraite est mentionnée dans ce code avec des règles de conduites pour l'attribution des retraites chapeaux. 


passage du code concernant les retraites 

Régimes de retraite supplémentaires Les régimes de retraite supplémentaires relevant de l’article L.137-11 du code de la sécurité sociale, prévus pour des cadres dirigeants et des dirigeants mandataires sociaux, doivent respecter des conditions qui évitent les abus. Les retraites supplémentaires à prestations définies sont soumises à la condition que le bénéficiaire soit mandataire social ou salarié de l’entreprise lorsqu’il fait valoir ses droits à la retraite en application des règles en vigueur. Afin de prévenir tout abus, il est nécessaire de poser certaines règles complémentaires (sous réserve des plans fermés à de nouveaux bénéficiaires qui ne peuvent plus être modifiés) :  un tel avantage doit être pris en compte dans la fixation globale de la rémunération sur la base des principes généraux énoncés ci-dessus ;

 le groupe des bénéficiaires potentiels doit être sensiblement plus large que les seuls mandataires sociaux ;


 les bénéficiaires doivent satisfaire à des conditions raisonnables d’ancienneté dans l’entreprise, d’au minimum deux ans, fixées par le conseil d’administration pour bénéficier des prestations d’un régime de retraite à prestations définies ;


 l’augmentation des droits potentiels doit être progressive en fonction de l’ancienneté dans le régime et ne doit représenter, chaque année, qu’un pourcentage limité à 5 % de la rémunération du bénéficiaire. Cette progressivité doit être décrite ;

 la période de référence prise en compte pour le calcul des prestations doit être de plusieurs années et toute augmentation artificielle de la rémunération sur cette période à la seule fin d’augmenter le rendement du régime de retraite est à proscrire.

Les systèmes donnant droit immédiatement ou au terme d’un petit nombre d’années à un pourcentage élevé de la rémunération totale de fin de carrière sont de ce fait à exclure.


En outre, des informations sur les droits potentiels ouverts à titre individuel, notamment le revenu de référence et 
le pourcentage maximum dudit revenu auquel donnerait droit le régime de retraite supplémentaire, doivent être rendues publiques. Ce pourcentage ne saurait être supérieur à 45 % du revenu de référence (rémunérations fixes et variables dues au titre de la période de référence).

M6 Capital : François Hollande précise le cadre de la future réforme des retraites


François Hollande, à l'émission Capital de M 6 du dimanche 16 juin, a précisé les contours de la future retraite. Il a éliminé certaines pistes. Ainsi, il a définitivement écarté le report de l'âge légal de retraite au-delà de 62 ans. Il a rejeté le principe d'une harmonisation des régimes spéciaux sur celui du régime général. Il a tenté de rassurer les retraités en affirmant que les pensions ne seraient pas amputées. Il en découle que la désindexation n'est pas la voie principale de réduction des dépenses. Il a retenu l'idée d'un allongement de la durée de cotisation mais de manière assez lente avec un passage. Le relèvement de la CSG ou un plafonnement accru de l'abattement de 10 % sur l'impôt sur le revenu seront peut être au programme. Pour atteindre 20 milliards d'euros d'économies ou de prélèvements, les négociateurs vont devoir faire preuve d'imagination.

dimanche 16 juin 2013

La semaine économique et financière du Cercle

Le coin des Epargnants

Paris a achevé la semaine à 3 805 points. La bourse de Paris a poursuivi son recul la semaine dernière, -1,74 %. Les interrogations sur l’évolution de la politique monétaire américaine se poursuit. Les doutes sur le miracle japonais poussent les investisseurs à la prudence. Les prises de bénéfices sont également au rendez-vous après un début d’année très haussier.

Les tensions sur les taux minent le marché. Le taux de l’obligation d’Etat à 10 ans tourne autour de 2,1 % ; celui du bund allemand à 1,55 %. Ces tensions pourraient perdurer et conduire le marché à la prudence.
Les entreprises implantées aux Etats-Unis comme Vallourec résistent bien du fait de la conjoncture porteuse en particulier dans le secteur énergétique.

Le bal des retraites est ouvert

Vendredi 14 juin la présentation du rapport Moreau lance les hostilités de la réforme des retraites version 2013. Les négociations souterraines avec les syndicats vont pouvoir se dérouler au grand jour afin d’élaborer un projet qui sera discuté à l’automne. A la clef, des prélèvements, des réductions de pension et des durées de cotisation revues à la hausse.

Le Gouvernement semble avoir, en grande partie, dessiné le cadre de la future réforme. Des rendez-vous informels avec les syndicats ont déjà eu lieu en marge de la préparation du rapport.

La durée de cotisation sera allongée certainement jusqu’à 43 ans avec un calendrier accéléré.

La désindexation fera l’objet de négociation délicate. Le Gouvernement souhaitera sans nul doute qu’elle ne touche pas les retraités modestes mais du fait de la complexité du système, il sera difficile de pouvoir garantir une traçabilité. En effet, avec un système à étages et dans lequel un retraité peut dépendre de plusieurs régimes de base et de plusieurs régimes complémentaires, il est techniquement lourd à pister les petites retraites si ce n’est à travers les déclarations d’impôt sur le revenu.

La sous-valorisation des salaires portés au compte pour le calcul des futures pensions pénalisera les futurs retraités. Indolore dans sa conception, elle aura un impact important si elle est appliquée sur plusieurs années.
De même, le Gouvernement, sous couvert d’améliorer le régime des majorations pour enfant et celui de la réversion, devrait économiser quelques centaines de millions d’euros.

Les retraités apparaissent comme la principale cible du Gouvernement qui prend le risque d’un vote de rejet aux prochaines élections municipales et européennes. Le Gouvernement ne retiendra pas toutes les propositions Moreau. Il arbitrera entre l’harmonisation du taux de CSG pour les retraités imposés à l’impôt sur le revenu, la fiscalisation des majorations pour familles nombreuses, la suppression ou la réduction de l’abattement de 10 % pour frais professionnels dont bénéficient les retraités.

Les entreprises ne devraient pas échapper à une majoration des cotisations afin de montrer qu’elles sont solidaires.
La grande inconnue est la capacité du Gouvernement de modifier le régime de la fonction publique. La Commission Moreau a pris le soin de mentionner noir sur blanc que la modification du mode de calcul ne devrait pas avoir comme objectif de réaliser des économies.

Le débat sur les retraites devrait occuper une grande partie de l’été avec une première étape à l’occasion de la Conférence sociale de cette fin de mois de juin qui donnera le ton des futures négociations.

 Le Japon, fin du miracle ou retour aux fondamentaux

Depuis le début de l’année, tout réussissait ou presque au nouveau pouvoir japonais au point que la méthode commençait à faire des émules au point qu’Arnaud Montebourg aurait voulu que l’Europ s’en inspire. Mais, le remède semble avoir trouvé ses limites.

« L’Abenomics », le programme de relance budgétaire de plus de 2 points de PIB, couplé à des injections massive de liquidités, a certes eu des résultats avec une dépréciation de la monnaie et une reprise des exportations. La bourse qui était en souffrance depuis des années a enregistré une forte hausse. D’octobre 2012 à mai 2013, la bourse de Tokyo  a gagné près de 80%. Mai depuis la fin mai, la machine s’est enrayée avec des afflux de capitaux, la remontée du yen. Le yen a regagné près de 10% contre dollar depuis le 22 mai, sur le marché des actions, le Nikkei a cédé 20% depuis son dernier point haut. Les fondamentaux sont plus forts que l’illusion monétaire. L’économie japonaise est fermée sur elle-même et vieillit. Elle perd chaque année 200.000 actifs. Certes, « L’Abenomics » comporte également un volet de réformes structurelles visant  à stimuler l’offre et à remonter le potentiel de l’économie. Les résultats sont attendus à moyen terme.

 Iran, un nouveau Président pour une nouvelle politique économique ?

La victoire du candidat modéré, Hassan Rohani, à la présidence de la République  a été salué par la communauté internationale. Cette élection marque une rupture après  8 années de présidence tumultueuse de Mahmoud Ahmadinejad,

Mais, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives sur cette nouvelle présidence. Le jeu  politique iranien est assez complexe. Le président a avant tout un rôle de communiquant quand les décisions sont prises par le Guide suprême Khamenei. Ainsi, le dossier du nucléaire relève du guide suprême.

 L’arrivé de Rohani intervient au moment où l’Iran traverse une crise économique grave marquée par une forte inflation dépassant 30 % et par une stagnation économique en partie liée aux sanctions internationales. L’Iran doit revenir sur le marché économique international surtout que la population se lasse des propos belliqueux du pouvoir. 50 % des iraniens vivent sous le seuil de pauvreté et le pouvoir d’achat est en chute libre depuis 6 ans. De ce fait, riche de ses réserves pétrolières (4ème rang mondial), l’Iran se doit de desserrer l’étau des sanctions internationales.

 A suivre...

Mardi, 18 juin, les Etats-Unis communiquent leur taux d’inflation du mois de mai qui devrait être de 0,2 %. De même, le Royaume-Uni publiera également son indice des prix du mois de mai. Le taux devrait rester au-dessus de la cible des 2 %. Il était de 2,8 % au mois de mars et de 2,4 % au mois d’avril.

Mercredi, il faudra suivre la réunion du FOMC de la FED. Si aucune modification n’est attendue, en revanche, B. Bernanke pourrait préciser les conditions nécessaires à une réduction du rythme des achats de la Fed.

Jeudi, Eurostat publiera les enquêtes PMI du mois de juin. Une nouvelle hausse est attendue même si l’indice PMI reste bas en zone de contraction d’activité.

Jeudi 19 et vendredi 20 juin, il faudra suivre la Conférence sociale à Paris avec les retraites et l’emploi au menu.

samedi 15 juin 2013

Rapport Moreau : les trois oublis


Philippe Crevel décrypte pour Atlantico le rapport Moreau sur les retraites. Il souligne que ce rapport comporte plusieurs oublis dont la capitalisation. Il regrette par ailleurs que la Commission Moreau n'est pas osé poser la question de la réforme systémique.

Lire l'article 

vendredi 14 juin 2013

Rapport Moreau : interview sur France Info


Après la publication du rapport Moreau, Philippe Crevel a été interrogé sur France Info par Sarah Lemoine sur les conséquences de la désindexation des pensions et des salaires versés aux comptes.

Rapport Moreau : il faudra souffrir un peu plus pour avoir sa retraite !!!

Depuis vingt ans, le système de retraite français doit faire face à un double défi, le ralentissement de la croissance française et le vieillissement de la population (papy-boom en tant que réplique du baby-boom et allongement de l’espérance de vie). Les pouvoirs publics ont privilégié les ajustements paramétriques et ont renoncé à engager une réforme structurelle. Les propositions de la Commission Moreau sont audacieuses au regard de l’histoire des réformes des retraites mais il n’en demeure pas moins qu’elles manquent de perspectives. Elles répondent à un impératif de court terme et oublient souvent leur impact économique. Ce rapport comporte deux oublis, les régimes spéciaux et la capitalisation.

1. La double problématique des retraites

Un problème de financement conjoncturel

Avec la crise, depuis 2009, les ressources des régimes vieillesse progressent moins rapidement que les dépenses d’où l’augmentation du déficit qui devrait être de 20 milliards d’euros en 2020.

Un problème plus structurel lié au vieillissement de la population

La population de plus de 60 ans qui représente près du quart de la population française en représentera le tiers en 2050. Le nombre de retraités qui est de 15 millions en 2012 devrait atteindre 20 millions en 2030 et 25 millions en 2050. Depuis 1950, l’espérance de vie à la retraite est passée de 17 à 25 ans.
Le vieillissement de la population ne concerne pas que la France ou l’Europe ; il s’agit d’un phénomène mondial qui modifie en profondeur l’organisation sociale et économique de tous les pays. Cette situation est sans précédent. La croissance contemporaine a toujours reposé sur une croissance de la population active. Il convient de s’interroger sur les moyens de retrouver de la croissance dans un environnement démographique nouveau.

Un vieillissement de la population est, en effet, porteur d’une croissance potentielle plus faible avec des gains de productivité réduits. Le vieillissement modifiera la structure de production et de consommation. Les emplois de service à la personne à faibles gains de productivité doivent logiquement se développer.
Les transferts de charges au profit des retraités ne peuvent que s’accroître du fait des dépenses de vieillesse qui progressent sur un rythme de 4 à 6 %, des dépenses de dépendance qui devraient doubler d’ici 2030 et des dépenses de santé liées à l’âge. D’ici 2030, les dépenses publiques liées aux retraités devraient atteindre 30 % du PIB. Du fait de la bonne tenue de la natalité, les dépenses en faveur de la formation des jeunes est plus forte que chez ses partenaires. Il en résulte un accroissement des charges publiques. Le taux de dépendance (ratio des jeunes de moins de 15 ans et des retraités sur population active) est de 55,5 % en France pour une moyenne au sein de l’Union européenne de 50 %). Le ratio « actifs sur retraités » qui était de 4 en 1960 est de 1,44 en 2010.

Les solutions doivent être en phase avec la double nature du problème du financement des retraites.

2. Les réponses circonstanciées du rapport Moreau

Le rapport Moreau entend résoudre essentiellement la question du financement à moyen terme avec comme risque, d’ici à deux ou trois ans, qu’il faille se remettre à l’ouvrage. L’exigence du court terme a pour conséquence le recours à une technique pointilliste risquant de générer de nombreux mécontentements.

Passage de la durée de cotisation de 41,5 ans à 44 ans

L’effet de cette mesure est plus dilutif que celle du report de l’âge de départ à la retraite. Elle favorise les générations actuelles au détriment des futures. La durée des études est plus importante pour les générations les plus récentes. En revanche, en jouant sur le paramètre de la durée de cotisation, la commission Moreau entend ne pas pénaliser ceux qui ont commencé à travailler tôt.

Modification du calcul de la pension des retraites par sous-indexation des salaires portés au compte

La sous-indexation des salaires de référence pour le calcul des pension est une mesure qui à terme pourrait avoir un fort impact sur le taux de remplacement (rapport pension /derniers revenus d’activité). L’indexation par rapport à l’inflation en lieu et place de l’indexation par rapport aux salaires et le passage aux 25 meilleures années ont, en 1993, provoqué une baisse du taux de remplacement d’environ 10 points entre les générations 1956 et 1986.
Le rapport prévoit de lier les règles d’indexation des salaires portés au compte en fonction du PIB. Cette mesure s’inspire en parti du régime suédois. Elle peut avoir des effets importants si la stagnation se prolonge.

Les retraités mis à contribution

Les retraités devraient apporter leur dîme à la restauration des équilibres. Les niches fiscales et sociales des retraités représentent 14 milliards d’euros selon la Cour des comptes. Le rapport préconise l’alignement partiel de la CSG pour les retraités qui passerait pour ceux assujettis à l’impôt sur le revenu de 6,6 à 7,5 %. Cette mesure d’équité aura un impact négatif sur la consommation.
Une réflexion sur les avantages familiaux avec leur redistribution pourrait aboutir à des économies. La désindexation partielle des pensions aurait également un impact non négligeable.
Ces mesures devraient conduire les retraités à puiser davantage dans leur épargne. En France, les retraités restent des épargnants nets jusqu’à 75 ans (après l’épargne diminue du fait des dépenses de santé et de l’organisation des successions).

Augmentation des cotisations de 0,1 point pendant 4 ans

Cette mesure risque de fragiliser le tissu économique ; le taux de marge des entreprises est à son niveau le plus bas depuis trente ans. Il est rappelé que les cotisations ont augmenté de 0,2 % pour le retour partiel de l’âge légal à 60 ans.

La question du rapprochement des systèmes de retraite publics et privés

L’harmonisation des régimes n’est pas une question financière mais une obligation éthique afin de supprimer une source inutile de rancœurs. L’élargissement de la période de référence pour le calcul des pensions des fonctionnaires constitue une demi-mesure. En effet, il est impossible de comparer en état les différents systèmes de retraite. Les salariés bénéficient d’un régime de base et de régimes complémentaires quand les fonctionnaires ne reçoivent qu’une seule pension (le régime additionnelle de la fonction publique créée en 2003 monte en puissance).

3. Des idées originales

La création d’un compte individuel « pénibilité »

Le rapport Moreau prévoit la création d’un compte « pénibilité » qui permettrait aux salariés exposés à des tâches pénibles de convertir les points ou droits obtenus en stages de formation professionnelle, en périodes de temps de travail partiel ou en trimestres cotisés pour permettre de partir plus tôt.
Cette proposition traduit l’échec de la réforme de 2010 qui liait pénibilité à invalidité. Moins de 100 000 personnes ont bénéficié du dispositif existant. La question des critères de pénibilité reste, en revanche, ouverte.

Le pilotage financier

Le rapport Moreau préconise un pilotage financier qui compléterait le pilotage démographique mis en œuvre en 2003 avec la loi Fillon. Ce pilotage financier pourrait concerner les règles d’indexation des salaires mis au compte. La commission propose qu’il ne soit pas automatique comme c’est le cas aujourd’hui pour la fixation de la durée de cotisation.

4. Les grands oublis

La capitalisation une fois de plus négligée

85 % des revenus des retraités français sont issus des régimes par répartition. Seulement 3 % proviennent de l’épargne retraite, le solde étant assuré par les revenus du patrimoine. Chez nos partenaires de l’OCDE, la capitalisation fournit 20 à 30 % des revenus.

Le taux d’épargne des Français figure parmi les plus élevés de l’Union européenne. En revanche, cette épargne est essentiellement investie à court terme et en produits de taux (titres publics). De ce fait, les entreprises françaises sont très dépendantes du financement bancaire.
La capitalisation doit s’inscrire dans une réflexion sur le financement de l’économie et dans celle du développement de l’épargne longue. Afin d’améliorer les fonds propres et favoriser l’investissement, il serait intéressant d’orienter l’épargne des Français vers les produits d’épargne retraite.
Le rapport aurait dû aborder la question de la généralisation de l’épargne retraite et celle de l’articulation avec les régimes par répartition.

Les régimes spéciaux, régimes sensibles

La France compte une quinzaine de régimes spéciaux concernant 1,6 million de personnes. Ces régimes qui différent du régime général par le mode de calcul des pensions et les âges de liquidation des droits ont été réformés en 2008 avec un début d’alignement des durées de cotisation. Le report de l’âge légal de départ à la retraite décidé dans le cadre de la réforme de 2010 ne s’applique que cas par cas et selon des calendriers spécifiques. La Commission Moreau semble avoir éludé la question d’une harmonisation afin d’éviter la multiplication des zones de fronts. Le précédent de 1995 avec plan Juppé hante toujours la vie politique.


Compte tenu des nombreuses propositions qui pourraient redessiner assez fortement le système de retraite français, l’engagement d’une réforme structurelle et d’un rapprochement sur vingt ou trente ans comme cela a été pratiqué en Italie aurait pu être envisagé.
Néanmoins, en osant toucher à la question des salaires mis au compte et servant au calcul des pensions, la Commission modifie assez profondément le régime de retraie français. Le régime de base qui était jusqu’à maintenant un régime à prestations définies, (la pension était fonction des salaires obtenus) passe de manière implicite à un système à cotisations définies (la pension ne peut être calculée qu’au moment de la liquidation). Sans faire de réforme systémique, il y a néanmoins un rapprochement des deux types de régimes.

Votre Argent.fr : retraite des fonctionnaires


Parmi les différentes informations qui ont fuité dans la presse avant l'annonce officielle prévue aujourd'hui du rapport Moreau, ce sont les efforts demandés aux fonctionnaires qui ont fait le plus de bruit.  Les fonctionnaires sont-ils réellement plus avantagés que les salariés du privé. Philippe Crevel répond à Aurélie Blondel pour le site VotreArgent.fr

Lire l'article

jeudi 13 juin 2013

LCP, "Ca vous regarde" spécial retraite avec Philippe Crevel



Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle a participé à l'émission de La Chaine Parlementaire "Ca Vous Regarde" qui était consacrée aux "retraites : la réforme impossible ?" avec Arnaud Robinet, dépité UMP, Eric Aubin de la CGT, Michel Issindou du Groupe PS. L'émission était présentée par Arnaud Ardouin.

Les Frabçais hésitants sur les solutions pour la réforme des retraites


Selon un sondage réalisé par CSA pour  pour BFMTV, "plus d’un Français sur deux (52%) privilégieraient les solutions qui consistent à allonger la durée de la vie active (dont 21% pour une augmentation de la durée de cotisations et 31% pour le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite).  A l’inverse, 30% opteraient pour l’augmentation des cotisations".
BR> Comme pour le sondage du Cercle des Epargnants du début de l'année, des différences existent en fonction de l'âge, des CSP et entre actifs et inactifs. Ainsi  66% des retraités privilégieraient un relèvement de l’âge légal ou une augmentation de la durée de cotisations quand  les actifs hésitent : 46% opteraient pour cette solution.  Une majorité de cadres (59%) sont favorables à l’allongement de la vie active, contre 44% parmi les ouvriers qui sont plus attachés à un départ tôt. ce résultat est à mettre en parallèle avec l'espérance de vie et avec la pénibilité.

Les sympathisants de droite favorisent majoritairement un relèvement de l’âge légal ou une augmentation de la durée de cotisations (69%), ces solutions n’étant  retenues que par 46% des sympathisants de gauche (42% préfèrent une augmentation des cotisations).

 .Ce sondage a été réalisé par internet  du  11 au 12 juin 2013 auprès d’un échantillon national représentatif de 950 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas après stratification par région et taille d’agglomération.

mardi 11 juin 2013

Vivre votre argent : et si on liait les retraites au PIB


Aurélie Blondel, pour le site Votre Argent a rédigé un article sur le rapport Moreau et la réforme des retraites en s'intéressant à l'idée  de lier nos pensions au PIB. Certains pays comme la Suède ont mis en place de telles réformes.  Elle a interrogé Philippe Crevel sur la possibilité d'appliquer une telle solution en France. Lire le papier sur le site Votre Argent  

Régimes spéciaux, quel avenir ?


Derrière la réforme des retraites prévue par le Gouvernement se profile la question des régimes spéciaux et de l'éventuelle harmonisation. Philippe Crevel a répondu aux questions d'Atlantico sur ce sujet. Lire l'interview

lundi 10 juin 2013

Retraites, quelles solutions pour quel déficit : interview de Philippe Crevel sur Atlantico.fr


A quelques jours de la publication du rapport Moreau sur la réforme des retraites, Philippe Crevel a répondu aux questions d'Atlantico sur le déficit de l'assurance-vieillesse et sur les solutions envisagées. Lire l'article sur Atlantico 

dimanche 9 juin 2013

La semaine économique et financière du Cercle des Epargnants

Le coin des épargnants

Le CAC 40 a terminé la semaine à 3 872 points en recul de 1,9 % par rapport à la semaine précédente même si vendredi grâce aux bons résultats américains en matière d’emploi, Paris comme les autres places financières a enregistré un rebond (1,53 %).
Le statu-quo monétaire de la BCE a contribué à la baisse du CAC 40 sur la semaine Les investisseurs continuent également d’engranger des plus-values après les derniers bons mois. Le secteur financier a été touché sauf SCOR qui bénéficie du rachat des activités américaines de réassurance du Groupe Generali.

L’or et l’argent ont continué de reculer. L’Inde a cessé d’être acheteuse d’or et les investisseurs se sont remis à parier sur les titres en dollar du fait de la confirmation de l’embellie conjoncturelle. L’once d’or est désormais à 1379 dollars.

Etats-Unis, toujours et encore

Tout en réduisant leur déficit public qui devrait passer de 8 à 5 % du PIB, les États-Unis obtiennent un taux de croissance de 2 %. Elle ne pourra pas atteindre 3 % du fait du frein budgétaire qui pèsera cette année et la prochaine. L'économie américaine a créé 175 000 nouveaux postes au mois de mai. Certes, le taux de chômage a augmenté en passant de 7,5% à 7,6%. Cette progression est imputable à l’amélioration taux d’activité qui est passé de 63,3% à 63,4%. Les Américains qui ne cherchaient plus un travail du fait de la conjoncture reviennent sur le marché du travail. Il faut également souligner la croissance des rémunérations horaires, qui progressent actuellement plus rapidement que les prix, permettant une augmentation du pouvoir d'achat des salaires.

La FED semble avoir décidé de maintenir sa politique monétaire accommodante réduisant les anticipations sur un relèvement des taux obligataires.

Zone euro, à quand la sortie du marasme

La BCE a révisé à la baisse ses prévisions pour 2013. Elle estime le recul du PIB à 0,6 % cette année. Pour 2014, la croissance serait légèrement plus forte que prévu avec 1,1 %. Les prévisions étaient jusqu'alors d'un recul de 0,5 % en 2013 et d'une croissance de 1 % en 2014.
Les prévisions d'inflation pour les 17 pays de l'euro ont été également revues à la baisse avec un taux de 1,4 % pour cette année (1,6 % précédemment). Pour l'an prochain, le pronostic est inchangé par rapport aux prévisions de mars, à 1,3 %. Néanmoins, la BCE considère que les risques de déflation sont faibles et ne prévoit pas de remettre en cause sa stratégie monétaire.

Le programme de soutien à l’activité au sein de l’Union européenne est toujours en  négociation. Ainsi, sont en cours d’élaboration les initiatives de la Banque européenne d’Investissement (BEI) visant à stimuler les prêts aux PME. Néanmoins, l’accord n’est pas encore à porter de main.

En revanche, le Conseil de la BCE a indiqué qu’il était disposé d’étudier la possibilité d’adopter une «forward-guidance» concernant les taux directeurs, prenant exemple sur la Fed qui a annoncé qu’il ne remettrait pas en cause sa politique tant que le taux de chômage ne serait pas revenu à 6,5 %.

La BCE souligne que «la politique monétaire demeurera accommodante aussi longtemps que nécessaire», mais, ce faisant, la BCE fait surtout allusion aux opérations d’apport de liquidités et non aux taux d’intérêt. Or un engagement sur les taux d’intérêt est demandé par les investisseurs.

Guerres commerciales entre l’Europe et la Chine

Ici, l’Europe est jugée pas assez offensive en matière de respect des règles de l’OMC ; en Chine, l’Europe est jugée protectionniste.

La Commission européenne a décidé de taxer les panneaux solaires chinois. En réaction, la Chine a accru les droits sur le vin et menace de le faire sur les voitures. La France et l’Allemagne seraient ainsi pénalisées sachant que le gouvernement d’Angela Merkel a critiqué les annonces de la Commission. La Chine est touchée par le ralentissement du commerce international généré par la récession de la zone euro. Par ailleurs, les tentations protectionnistes se développent et la France est plutôt en point sur ce sujet. Compte tenu du potentiel du marché intérieur chinois, l’Allemagne qui est le deuxième exportateur mondial ne saura admettre trop longtemps une guerre commerciale avec la Chine. La France afin de d’obtenir la cohésion de l’Union a demandé une réunion des ministres de l’Economie et des Finances sur ce sujet. Affaire à suivre…

France, l’heure de la retraite a sonné

Les préparatifs pour la nouvelle réforme des retraites se mettent en place avec les fuites organisées sur le prochain rapport Moreau qui devrait servir de base aux futures propositions du Gouvernement. Le défi est d’endiguer le déficit de l’assurance-vieillesse qui pourrait atteindre une vingtaine de milliards d’euros d’ici 2020. Le cocktail pressenti comporte l’allongement de la durée de cotisation, des relèvements de prélèvements et de la désindexation. En revanche, le changement de mode de calcul des pensions des fonctionnaires suggéré par le rapport Moreau promet un beau combat à supposer que le Gouvernement souhaite l’engager.

Le Gouvernement, en revanche, s’interdit de reporter l’âge légal et de se lancer dans une réforme systémique. Les tenants de l’introduction d’un régime unique par points avec compte notionnels sont très discrets. La CFDT qui après l’adoption de l’ANI sur la sécurisation de l’emploi n’entend pas s’exposer sur ce sujet très sensible et source de divisions entre les syndicats.

A suivre, next week

Lundi, en France, l’INSEE publiera les résultats de la production industrielle du mois d’avril. Il est 
espéré un rebond après le très mauvais mois de mars.
Après des résultats ambigus de la politique monétaire mise en œuvre par le Japon, mardi 11 juin est prévue une réunion clef de la Banque centrale BoJ. Elle pourrait décider d’anticiper ses achats de JGBs en laissant son objectif de doublement de la base monétaire inchangé.

Mardi, ce sera au tour du Royaume-Uni de publier les résultats de la production industrielle du mois d’avril. En mars, la production industrielle avait affiché une deuxième hausse consécutive (+0,7% m/m). Une légère augmentation en avril est attendue.

Mercredi, les autorités japonaises communiqueront les résultats des commandes qui devraient être en baisse.

Le Royaume-Uni publiera les résultats de l’emploi du mois d’avril avec certainement peu d’évolution par rapport à mars.
Pour la zone euro, sera connue la production industrielle d’avril. En mars, elle avait progressé de 1% m/m en mars, après+ 0,3% en février. Une petite hausse est espérée.

Toujours mercredi, l’INSEE publiera le résultat de l'inflation en France. En glissement annuel est attendue quasi inchangée à 0,8% contre 0,7% en avril, la hausse des prix alimentaires contrant la baisse des prix de l'énergie.

Jeudi, aux Etats-Unis seront publiés les résultats des ventes de détail pour mai qui devraient être en hausse de 0,3 %.