mercredi 25 mars 2015

Chômage février 2015 : pas de sortie de tunnel immédiate

Demandeurs d’emploi
Résultats du mois de février


Février ne rime pas avec amélioration


Le nombre de demandeurs d’emploi qui avait baissé, en janvier, de 19 100, progresse de 12 800 en février. Le nombre de demandeurs d’emploi, catégorie A, s’élevait donc à la fin du mois dernier à 3 494 400 en hausse de 0,4 % par rapport à janvier. Sur un an, la progression est de 4,6 %. La barre des 3,5 millions pourrait être malheureusement franchie durant le printemps. Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi atteint le chiffre de 5,561 millions en hausse de 0,3 % sur un mois et de 4,4 % sur un an.

Bonne nouvelle, le chômage des jeunes de moins de 25 ans est à nouveau en baisse, -0,3 % en février. Les emplois aidés continuent de faire effet sur cette tranche d’âge. En revanche, la situation continue de se dégrader pour les plus de 50 ans. Le nombre de demandeurs d’emploi s’est accru de 0,7 % en un mois pour cette catégorie et de 9,1 % sur un an. Sur les 3,494 millions de chômeurs, 828 900 ont plus de 50 ans. Ils représentent près du quart des demandeurs d’emploi.

Au niveau géographique, la Corse continue à être fortement touchée. Sur un an, la hausse du nombre de chômeurs atteint 13,2 %, plus du double de la moyenne nationale. 24 900 Corses sont à la recherche d’un emploi. La baisse d’activité dans le bâtiment et les travaux publics expliquent cette rapide détérioration de la situation en Corse. Parmi les autres régions connaissant une forte augmentation du chômage, figurent les Pays de la Loire (+8,2 %), Aquitaine (+8 %) et Rhône-Alpes (+7,8 %). En-dessous de la moyenne nationale (6,4 %) se trouvent la Haute-Normandie, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais. Ce sont des régions à vocation industrielle qui avaient été fortement touchées par la précédente montée du chômage.

L’ancienneté au chômage continue de progresser. Elle est de 545 jours en progression de 3 jours en un mois et de 28 jours en un an. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an est de 2,446 millions au mois de février en hausse de 0,7 % en un mois.


L’amélioration de la conjoncture est trop récente pour avoir des effets sur l’emploi. Le Gouvernement s’était d’ailleurs montré très prudent en ce qui concerne les résultats positifs du mois de janvier. L’amélioration interviendra au cours du second semestre. Le point noir reste la faible progression des investissements des entreprises obérant d’autant la création d’emploi. Le taux d’utilisation des capacités de production demeure bas ce qui conduit les entrepreneurs à retarder tant les investissements que les embauches. En revanche, les faibles taux d’intérêt et le contexte économique porteur devraient dans les prochains débloquer la situation, du moins il faut l’espérer. 

Négociation AGIRC ARRCO : rendez-vous en avril

Après un premier round très politique où le MEDEF a posé ses conditions, les prochaines réunions devraient être plus constructives. Il faudra sans nul doute qu'un rapprochement des positions interviennent. Le patronat devra faire un geste sur les cotisations. Au niveau des syndicats, il faudra avaler quelques couleuvres dont certainement le gel des points, la baisse du taux de réversion et une diminution du rendement des futures pensions.

Deux dates sont déjà arrêtées pour poursuivre la négociation, qui doit se terminer avant fin juin 2015 pour un accord qui sera mis en œuvre au plus tard en 2017 :

-          3eme séance : vendredi 10 avril 2015

-          4eme séance : mercredi 27 mai 2015

Affaire à suivre

mardi 24 mars 2015

Ma retraite bien-aimée, les carrières longues plébiscitées

Les Français souhaitent partir à la retraite le plus tôt possible et craignent un report de l'âgel légal. De ce fait, il n'est pas étonnant qu'ils recourent au dispositif "carrières longues". En 2014,  plus de 150.000 retraites anticipées ont été attribuées, soit 25% des nouvelles retraites versées par le régime général.

C'est le dispositif « longues carrières »  permettant aux assurés ayant commencé à travailler avant 20 ans de partir en retraite avant 62 ans sous réserve qu’ils totalisent une durée de cotisation au moins égale à la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein qui rencontre le plus grand succès. Au total,  plus d’un million de retraités du régime général, sur les 13 millions que compte ce régime - ont bénéficié de ce dispositif depuis sa mise en place en 2004.
Depuis 2004, les retraites pour carrières longues auraient coûté plus de 17,8 milliards d’euros. Pour la seule année 2014,  il a coûté 2,03 milliards d’euros contre 1,5 milliard  d’euros en 2013 selon les derniers chiffres publiés par l’assurance retraite.

jeudi 12 mars 2015

gel des retraites complémentaires confirmé !

Sans surprise au regard du taux d'inflation, de l'accord de 2013 et de la situation financière des régimes complémentaires, il n'y aura pas de revalorisation en 2015 pour l'AGIRC. Il est fort probable que cette décision s'applique également à l'ARCCO qui verse la retraite complémentaire des salariés. 

Par une décision du 11 mars 2015, les partenaires sociaux ont  de ne pas procéder à une revalorisation de la valeur du point de service. Il rester donc à 0,4352 euro au 1er avril prochain. De ce fait, il n' y aura pas d'augmentation des  pensions Agirc en 2015.
Cette non revalorisation s'inscrit dans le cadre de l'accord du 13 mars 2013 signé par les partenaires sociaux, gestionnaires des retraites complémentaires du privé. Cet accord prévoit une sous-indexation des pensions entre 2013 et 2015 d'un point par rapport à l'inflation. 
Avec une hausse des prix de 0,9% prévue dans la loi de finances 2015, la revalorisation aurait dû être négative si l'accord du 13 mars 2013 ne disposait pas d'une « clause plancher » empêchant une diminution des pensions complémentaires. 

Cette règle devrait également s'appliquer à l'ARRCO en charge des pensions complémentaire de l'ensemble des salariés, cadres et non-cadres. Le point resterait à 1,2513 euro au 1er avril.
Il faut souligner que les retraites de base n'ont pas été revalorisées depuis 2013 du fait de l'application de la loi de 2014 sur les retraites et du gel des pensions décidé par le Premier Ministre. Il est à noter que la prime forfaitaire de 40 euros promis par le Gouvernement sera  versée du 12 au 18 mars 2015 aux Français touchant une pension globale (retraites de base et complémentaires confondues) inférieure à 1.200 euros bruts par mois.



lundi 9 mars 2015

La lettre de l'épargne, de la retraite et de la prévoyance du mois de mars 2015

L’édito du Président du Cercle
  • Un autre monde ?
Côté Epargne
  • Les chiffres du Cercle de l’épargne
  • Petit point sur les derniers résultats de l’épargne en France
  • Quand le client devient difficile
  • 50 ans d’épargne financière
  • Dans quelles régions faut-il être pour gagner plus ?
Côté Prévoyance
  • Le feuilleton des clauses de désignation rebondit
  • La CSG des frontaliers encore sur le grill !
Côté Retraite
  • La valorisation des retraites au sein de l’OCDE
  • La France a gagné combien avec les réformes des retraites ?
  • Le taux de remplacement victime de la désindexation
  • Pour vivre vieux, vive le Sud
  • Les retraités adeptes de la bi-résidence comme les jeunes
  • L’Inde se lance dans la retraite
Dossier du mois
  • Le Patrimoine des Indépendants

jeudi 5 mars 2015

Le MEDEF engage la bataille des complémentaires

Le MEDEF vient d'avancer ses propositions afin de rééquilibrer les comptes de l'AGIRC et de l'ARRCO. L'objectif est de réaliser 7,1 milliards d'euros avant 2020.   Ces propositions, envoyées aux syndicats devraient servir de base de discussion pour la prochaine séance de négociation prévue le 20 mars.
Le MEDEF pérenniserait le gel des pensions complémentaires ces trois prochaines années  ce qui pourrait générer  4 milliards d'économies en 2020 mais comme l'inflation est faible, le rendement pourrait être moindre.

Afin de reporter l'âge de départ à la retraite, le MEDEF veut introduire  un système de «minoration temporaire et dégressive». Un cotisant  liquidant sa retraite dès 62 ans subirait une décote de 20 à 40 % selon les trois scénarios proposés aux syndicats. Plus l'assuré partirait tard, moins cette décote serait élevée, jusqu'à disparaître à 67 ans, l'âge de départ à taux plein. Cette mesure pourrait économiser  entre 2,1 et 4,3 milliards à horizon 2020. Le MEDEF préconise d'appliquer cette disposition à partir du 1er janvier 2017.
Depuis des années, les pensions de réversion sont sur la sellette. Ainsi, pour les complémentaire, une veuve (ou un veuf) touche 60 % de la pension complémentaire du défunt. Selon la proposition du MEDEF, à partir du 1er janvier 2016, les cotisants devraient faire un choix au moment de prendre leur retraite. Soit ils assurent à leur conjoint en cas de décès une réversion identique à celle d'aujourd'hui, mais acceptent en contrepartie une réduction de pension de 2 %, 4 % ou 5,5 %. Soit ils veulent maintenir une pension pleine et entière et acceptent que le conjoint ne touche qu'une réversion comprise entre un tiers et la moitié de la pension du défunt. Selon les options retenues, la mesure pourrait générer une économie de 100 à 300 millions en 2020.

Par ailleurs, de manière classique, le MEDEF prévoit d'augmenter la hausse du prix d'achat des points de retraite par les cotisants. Il faudra plus de cotisations pour acheter des points de retraite donc c'est une dégradation du rendement des retraites complémentaires qui est proposé. Cette mesure devrait rapporter  200 millions en 2020 mais… 4,6 milliards en 2040, quand les actifs d'aujourd'hui feront valoir leurs droits amoindris à la retraite.

Le MEDEF prévoit également la fusion AGIRC / ARRCO en 2019.

Il est peu probable que ces propositions soient acceptées par les syndicats. Ces derniers souhaiteraient un effort du patronat à travers une augmentation des cotisations.