vendredi 29 janvier 2010

La retraite reportée à 67 ans : "Vérité en deça des Pyrénées, fausseté en delà" (Montaigne)

Quand la France s'interroge sur l'éventuelle possibilité de repousser l'âge de départ à la retraite à 62 ans, nos voisins travaillent sur le report au-delà de 65 ans qui est déjà la norme moyenne au-delà de nos frontières.
Ainsi, l'Espagne dotée d'un gouvernement socialiste devrait adopter un projet repoussant l'âge de la retraite à 67 ans.

Lire l'article sur le site de l'Express


lire l'article des Echos

60 ans, un symbole qui a la vie dure

Selon le dernier sondage réalisé par BVA, les Français seraient favorables à 63 % au maintien du départ à la retraite à 60 ans. Il faut souligner que la question incitait au conservatisme. Il n'y a que 34 % des Français qui sont prêt à reculer cet âge de départ en fonction des gains d'espérance de vie.

Il y a sur ce sujet pas de réel consensus. Près des trois quarts des sympathisants de gauche sont pour le statu-quo pour 43 % de ceux de droite.

En revanche, 51% des Français préfèrent travailler plus longtemps et 31% payer plus, alors que 14% n'optent ni pour une solution ni pour l'autre (4% ne se prononcent pas).

Sondage réalisé par téléphone les 22 et 23 janvier auprès de 1.012 personnes représentatives de la population française de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.


retrouver les résultats du sondage

jeudi 28 janvier 2010

Statu Quo pour les régimes de retraite

Le Conseil d'Orientation des Retraites a remis au Parlement son rapport sur les possibilités de réformer le système de retraite. Sans surprise et dans la droite ligne des propos présidentiels, le COR n'incite pas les pouvoirs publics à se lancer dans une réforme systémique. Même si le rapport souligne la caractère complexe du système actuel, il mentionne la difficulté d'un processus de basculement dans un nouveau régime. par ailleurs, une réforme structurelle ne changerait pas la donne financière. Le COR a étudié trois types de régime, le régime à annuités (le régime actuel), le régime par points (qui est retenu par les complémentaires) et le régime en comptes notionnels (qui est en vigueur en Suède et en partie en Italie). Le COR a refusé toute préconisation mais la CFDT s'est déclarée ouverte sur les comptes notionnels. Si un mode de calcul ne fait pas un équilibre financier, en revanche il peut ou non simplifier son obtention. Le système actuel est lourd à gérer. Il n'est possible de jouer que sur le nombre de trimestres et sur le nombre d'années retenues pour le calcul de la pension. Un système par points ou en comptes notionnels (ce dernier permettant de prendre en compte l'espérance de vie par génération pour le calcul des droits) offre plus de souplesse.
Il faudra attendre la présidentielle.... pour certainement se pencher le futur de l'assurance vieillesse en France.

Lire l'article du Monde

le rapport du COR

mardi 26 janvier 2010

Assurance-vie en pleine forme

Selon la Fédération françaises des sociétés d’assurance (FFSA), les cotisations brutes de l’assurance-vie, avec des cotisations brutes ont progressé de 12% (137,5 milliards). La collecte nette a pour sa part grimpé de 80% (51,1 milliards). Après deux années difficiles, l’assurance-vie a bénéficié de la remontée du taux d’épargne qui est de 17 % du revenu disponible brut ainsi que de la baisse du taux de rendement du Livret A. La diminution de l’inflation a rendu, par ailleurs, plus attractif les fonds euros. Il faut enfin ajouter que le pouvoir d’achat des Français contrairement à certaines idées reçues à augmenter l’année dernière, autour de 1 % (allègements fiscaux et effet retard d’augmentation des salaires calée sur une inflation plus forte).

lundi 25 janvier 2010

Sarkozy sur TF1 : réforme de la répartition pour tous

Nicolas Sarkozy a, à l’occasion de son intervention sur TF1, lundi 25 janvier 2010, a souligné qu’il souhaitait une réforme des retraites qui concerne l’ensemble des Français. Il veut une réforme globale qui n’aboutisse pas à une diminution des pensions. Il a rappelé son attachement au régime par répartition. Il recevra les forces syndicales le 15 février ainsi que les responsables politiques. Il est disposé à obtenir un large consensus. Il a avancé l’idée de l’allongement de la durée de cotisation et la prise en compte de la pénibilité.

Réforme des retraites, laisser le temps au temps

Le 27 janvier prochain, le COR adoptera son septième rapport sur les retraites, rapport qui abordera la question du transfert du régime général en régime par points et en comptes notionnels. Le suspens n'est pas de rigueur. Le COR, à travers plusieurs documents de travail et quelques indiscrétions à laisser entendre que la révolution systémique n'est pas à l'ordre du jour. A deux ans de l'élection présidentielle, il apparaît difficile de remettre à plat l'ensemble du système de retraite français. Le COR souligne à juste titre que le changement de système ne modifiait pas les coûts. Néanmoins, le passage à un régime par points pouvait amener de la transparence et faciliter les ajustements à opérer compte tenu du défi que nous impose le vieillissement de la population. Il faut, sans nul doute, laisser le temps au temps afin que les esprits prennent conscience des avantages et des inconvénients du statu quo, surtout en France.

mercredi 20 janvier 2010

64,7 millions de Français et moi, et moi et moi

64,7 millions de Français, "Et moi, et moi, et moi, Avec ma vie, mon petit chez-moi, Mon mal de tête, mon point au foie, j'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie". petit hommage à Jacques Dutronc qui a entamé une nouvelle tournée à 66 ans prouvant ainsi que les seniors avaient de la ressource...

L'INSEE vient de publier les résultats du dernier recensement démographique. En 2009, la population française s'est élevée à 64,7 millions de personnes en progression de 346 000 par rapport à 2008. La France demeure le deuxième pays le plus peuplé de l'Union européenne derrière l'Allemagne qui compte 81,7 millions d'habitants. Le Royaume-Uni compte 62 millions d'habitants. L'Union européenne à 27 possède 500 millions d'habitants et les Etats-Unis 308 millions.

L'espérance de vie continue d'augmenter ce qui alimente le débat sur le recul de l'âge de départ à la retraite. Ainsi, une fille née en 2009 dispose d'une espérance de vie de 84,5 ans en progression de deux mois par rapport à 2008. Pour les hommes, l'espérance de vie est de 77,8 ans. Les gains se réalisent désormais dans la tranche d'âge 70/79 ans. En 1981, l'espérance de vie pour les femmes et les hommes étaient respectivement de 78,5 et 70 ans. En moins de trente ans, le gain est de 6 ans pour les femmes et de près de 8 ans pour les hommes.

A 60 ans, l'espérance de vie d'un homme est de 22,2 ans et pour une femme de 27 ans.

De ce fait, le vieillissement de la population française se poursuit. La part des plus de 60 ans atteint 23 %.

Le solde naturel a été de 275 000 contre 286 000 en 2008. La France est responsable de la moitié du solde naturel européen. Le taux de fécondité est de 1,99. Seule l'Irlande fait mieux. L'âge d'arrivée du premier enfant continue de reculer. Il est désormais de 30 ans. 821 000 naissances ont été enregistrées en 2009 en recul de 7500 par rapport à 2008. Ce recul s'explique par le fait que 2008 était une année bissextile et que les Femmes retardent de plus l'arrivée du premier enfant.

Le solde migratoire s'élève à 71 000 très en dessous du niveau de nos principaux voisins.

Le PACS continue à rencontrer un important succès, plus de 700 000 depuis sa création. En 2009, la progression a été de 20 % , après 40 % en 2008. 175 000 PACS ont été enregistrés contre 256 000 mariages. 95 % des PACS concernent des personnes hétérosexuelles.

retrouver les résultats de l'INSEE

dimanche 17 janvier 2010

Claude Guéant sur Europe 1 se prononce en faveur de l'augmentation de la durée de cotisation

Claude Guéant, a, à l'occasion de l'émission "Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Parisien, affirmé que la réforme des retraites passera, sans nul doute, par un allongement de la période de cotisation. Il a évoqué les différentes solution. Ainsi sur la possibilité d'augmenter les prélèvements, il a indiqué que "c'est très difficilement envisageable parce que ça signifie (...) encore une dégradation de la compétitivité de la France".

Il a mentionné que les Français étaient très opposés à toute de baisse du montant des pensions.

Il a donc conclu qu'il ne restait donc "la possibilité d'augmenter la durée de cotisation comme d'autres pays l'ont fait".

Claude Guéant a néanmoins mentionné qu'"aucun choix n'est fait a priori" et que "le choix sera fait en concertation avec les partenaires sociaux".

Il a tenu à rappeler que "par rapport à la naissance du système que nous connaissons encore, les choses, les données ont considérablement changé : les Français, chaque année, voient leur espérance de vie, depuis 50 ans, augmenter de trois mois". "Ca crée évidemment des besoins de financement supplémentaires puisque, vivant plus longtemps, les gens bénéficient plus longtemps de leur retraite, donc il faut s'adapter".

mercredi 13 janvier 2010

Débat sur les retraite au sénat : un début en douceur pour le futur rendez-vous

Le Sénat a consacré, le mardi 12 janvier 2010, une séance à un débat sur les retraites, la pénibilité et l'emploi des seniors. Du fait que le COR n'a pas rendu son rapport, du fait que les concertations avec les syndicats n'ont pas officiellement commencé, le débat a été avant tout l'occasion de faire le point sur le régime des retraites en France.

Dominique Leclerc, membre de la commission des affaires sociales spécialiste des questions de retraite, a souligné que "la remontée de l'âge légal de départ à la retraite aurait des effets importants". Il a souligné que si en 1960, on passait les trois quarts de sa vie au travail, aujourd'hui, c'était seulement la moitié. De ce fait, il recommande de suivre les partenaires étrangers qui ont remonté l'âge de départ.

Il a fait remarquer que le faible taux d'emploi des seniors constituait un obstacle à la remontée effective de l'âge de départ à la retraite. ce faible taux est le produit des politiques menées à partir des années 70. Il constate une légère amélioration en la matière. Il souligne néanmoins que "les Français arrêtent de travailler, en moyenne, un an et demi avant de prendre leur retraite : entretemps, ils sont en invalidité, en préretraite, en chômage". Il ne faudrait pas que le recul de l'âge de départ aboutisse à une augmentation du nombre de demandeurs d'emploi. Néanmoins, il mentionne que le passage à 62 ans devrait permettre une économie de 6,6 milliards d'euros en 2020 et de 5,7 milliards d'euros en 2050 sur un déficit prévisionnel de 46 milliards d'euros.

Sur la pénibilité, Dominique Leclerc privilégie l'approche individuelle et remarque qu'aucun pays n'a mis en place de législation sur ce sujet. Concernant le passage du régime général en un régime par points et en comptes notionnels, il s'en remet prudemment au futur rapport du COR.

La présidente de la commission des affaires sociales, madame Muguette Dini, a souligné dans son intervention que le choc démographique était d'une ampleur sans précédent du fait du papy boom et de l'allongement de la durée de vie, 6 ans depuis 1980.

Elle a rappelé que la France comptera en 2050 70 millions d'habitants avec une personne sur trois de plus de 60 ans; 11 millions de Français auront alors plus de 75 ans contre 5 millions en 2005. De e fait, le déficit de l'assurance vieillesse dépassera toute chose étant égale par ailleurs 25 milliards d'euros en 2020 et 70 milliards d'euros en 2050.


L'orateur du groupe UMP, Gilbert Barbier, a noté que les efforts du Gouvernement en faveur de l'emploi des seniors étaient significatifs avec la surcote, le report à 70 ans de la mise à la retraite d'office, le cumul emploi-retraite et le dispositif des plans seniors dans les entreprises. Plus de 8000 entreprises et 80 branches ont finalisé un accord ou un plan d'action en faveur du travail des plus de 55 ans. Il a constaté que les divergences entre partenaires sociaux n'avaient pas permis d'avancer sur le sujet de la pénibilité.

L'orateur communiste, Guy Fischer, a fait remarquer que les réformes précédentes avaient abouti à une diminution des pensions et que la mesure au plus fort impact était celle liée à la désindexation (80 % des économies). Il rejette l'idée d'un report de l'âge légal de départ à la retraite. Il a noté que les entreprises avaient pour plus de deux tiers d'entre elles opté pour des plans d'action et non pour des accords avec les partenaires sociaux. Il pense que ces plans n'auront aucun impact concret sur l'emploi des seniors.

Il a rappelé que pour le PC la question de la prise en compte de la pénibilité était fondamentale. Il a indiqué que "l'appréciation de la pénibilité doit reposer sur la reconstitution de la carrière du salarié. Le système de commissions préconisé par le Medef reviendrait à avancer de quelques mois à peine la retraite des salariés malades du travail".

Le PC est opposé au régime par points qui est selon son orateur l'antichambre du démantèlement du régime par répartition.

Pour maintenir la retraite à 60 ans, il propose la réforme de l'assiette des cotisations, l'instauration de cotisations sur les revenus financiers des entreprises et des institutions non financières, la mobilisation en faveur de l'emploi de tous les acteurs et la suppression des exonérations de cotisations, qui ont progressé de 13,1 % en 2008.

René Teulade, pour le PS, a rappelé son attachement au régime par répartition et son souhait de modifier la gestion des âges au sein de la société.

Nicolas About pour le Nouveau Centre a mentionné que la dégradation financière des régimes de retraite était plus rapide que prévu. Il a mentionné qu'il était partisan du régime par points.

Le Ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville a indiqué que "le financement des retraites concerne directement la génération qui vient d'entrer dans la vie active et qui verra s'accroître de plus en plus la charge des retraites. Il faut dès aujourd'hui agir sur le déficit mais aussi sur la capacité du système à tenir les engagements. Le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités sera de 1,5 dans dix ans et de 1,2 en 2050. Aujourd'hui déjà, à 1,8, une retraite sur dix n'est pas financée".

Les deux objectifs de la réforme préparée par le gouvernement sont : sauvegarder le système par répartition, dont la crise a bien montré qu'il est irremplaçable, et veiller à l'équité -ce qui exigera d'aborder la question de la fonction publique.

Le Ministre a fait remarquer que "le régime des fonctionnaires connaît une situation financière délicate, mais qu'elle est masquée par le mécanisme d'équilibrage automatique du compte d'affectation spéciale « Pensions ». Le taux de cotisation de l'État est fixé de façon à maintenir l'équilibre : 44 % en 2000, 62 % aujourd'hui, contre 16 % environ pour les employeurs privés. Cela représente un déficit de près de 10 milliards d'euros, autant que celui du régime général. Si nous n'agissons pas, les contribuables continueront de supporter la charge de cette dérive financière."

Xavier Darcos a plaidé en faveur de l'accroissement de l'activité de seniors. Il a indiqué que "pour travailler plus, il faut travailler mieux et équitablement. Cela impose de poser sans tabou la question de la pénibilité, en distinguant entre ce qui relève de l'amélioration des conditions de travail -objet du deuxième plan santé au travail que je présenterai vendredi au conseil d'orientation des conditions de travail- et ce qui relève de la compensation, laquelle exige de tenir compte de la pénibilité spécifique à certains secteurs".

Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, a fait remarquer que les préteraites qui concernaient 100 000 personnes en 1997 ont diminué à 8000 en 2009.

mardi 12 janvier 2010

taux de rendement des contrats d'assurance-vie : baisse logique et relative

Les compagnies d’assurance commencent à publier leur taux de rendement 2009 pour leurs différents contrats d’assurance-vie. Après une année financière mouvementée et compte tenu du niveau bas tant des taux d’intérêt monétaires et obligataires que de l’inflation, une baisse du taux de rendement de 0,4 à 0,7 point est attendue. En termes réels, la diminution est compensée par l’inflation qui est descendue au-dessous de 1 point quand elle était de 3 points il y a deux ans. Les taux de rendement devrait se situer légèrement en-dessous de 4 points soit très nettement au-dessus du taux du Livret A qui est de 1,25 point.

Cette correction à la baisse devrait inciter les épargnants à reconsidérer les placements en unités de compte. Depuis le mois de mars 2009, l’appréciation du CAC 40 a atteint plus de 55 %.

lundi 11 janvier 2010

Retraite : méfiance et pessimisme. Bon courage au Gouvernement

L'enquête de l'IFOP publiée par le JDD du 10 janvier 2010 souligne la difficulté de faire passer en France le principe d'une réforme sur les retraites.

Ainsi 40 % des Français considèrent que jusqu'à maintenant il n'y pas eu de réforme. Pourtant depuis 1993, notre système de retraite a été profondément changé. Les conditions d'obtention de la retraite de base ont été revues, le régime des fonctionnaires a été aligné sur celui des salariés et les régimes spéciaux ont été (en partie) banalisés. Un processus de rapprochement des caisses tant au niveau du régime de base qu'au niveau des régimes complémentaires a été entrepris.

Pourquoi alors 40 % des Français jugent que rien n'a été fait ? La répétition des rendez-vous et l'apparition de déficits sembleraient prouver que les réformes n'ont pas été à la hauteur. Or, tous les pays ont conduit la réforme de leur système de retraite par étapes. L'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ont réalisé leurs réformes en plusieurs fois et n'ont pas terminé d'ajuster leur système aux réalités démographiques et financières.

40 % des Français pensent que les réformes sont allées dans le mauvais sens pour seulement 20 % qu'elles allaient dans le bon sens. Tout le monde ou presque souhaite gagner plus tout en travaillant moins. Les Français refusent d'admettre que l'espérance de vie a doublé à 60 ans en 50 ans. Bien évidemment que l'allongement de la durée de cotisation ne peut pas être une mesure populaire. Il en est de même pour les règles d'indexation. Par ailleurs, les Français sont fâchés avec l'économie et les chiffres. Ils ont du mal à admettre que la part consacrée aux retraites en France figure parmi les plus élevées de l'OCDE et que le niveau de vie des retraités est supérieur à celui des actifs. Il est difficile à admettre que moins d'actifs et plus de retraites signifie une remise en cause des règles. Le travail de pédagogie est encore à réaliser.

Ce sont les plus jeunes et les ruraux qui sont les plus opposés à l'évolution du système. Les CSP+ sont les fortement convaincus qu'il n'y a pas vraiment eu de réformes. La méfiance des jeunes provient de la répétition du message comme quoi ils n'auront pas de retraite à la fin de leur vie. Les cadres supérieurs qui seront les principaux concernés par la chute du taux de remplacement considèrent que les gouvernements hésitent à prendre des mesures impopulaires en particulier contre les fonctionnaires.

76 % des Français ne sont pas confiants concernant la garantie de toucher plus tard une retraite satisfaisante par rapport à leurs revenus. ce taux était de 61 % en octobre 2008. Les confiants sont passés sur la même période de 38 à 24 %. Les tout à fait confiants ne sont plus que 4 % contre 8 % précédemment ; les pas du tout confiants sont 46 % contre 33 % en octobre 2008. Cette grande inquiétude symbolise l'anxiété propre à la société française et qui dépasse de loin le débat sur les retraites. Le niveau de redistribution publique en faveur des retraités est très élevée en France (85 % des revenus des retraités provient de la retraite par répartition). L'idée que ce système soit remis en cause est une crainte partagée par le plus grand nombre et tout particulièrement par les jeunes. L'idée d'une insuffisance de revenus au moment de la retraite n'est pas sans conséquence sur la volonté d'épargner durant la période d'activité. Plus d'un Français sur deux affirment épargner pour sa retraite.

Cette méfiance face à la retraite future est très forte pour les cadres supérieurs (89 %). Elle peut se comprendre car d'ici 2050 leur taux de remplacement devrait chuter de 20 points. Plus les Français sont diplômés, plus la méfiance s'accroit (68 % pour les non diplômés contre 79 % pour les bac+2 et 76 % pour les BAC+3 et supérieurs).

Age de départ à la retraite, une spécificité française

Avec les importants gains d’espérance de vie à 60 ans, le recul de l’âge de départ à la retraite s’est imposé dans la quasi totalité des pays. De fait, l’âge légal moyen de départ se situe autour de 65 ans. Par ailleurs, de nombreux pays ont prévu de le reculer pour tenir compte de l’augmentation de l’espérance de vie. Ainsi, il passera de 66 à 67 ans d’ici 2027 aux Etats-Unis, de 65 à 67 ans d’ici 2012 en Allemagne, de 65 à 68 ans d’ici 2046 au Royaume-Uni et à 65 ans pour tous entre 2013 et 2030 au Japon. En Europe du nord, de nombreux pays ont prévu de reporter l’âge de la retraite au-delà de 65 ans. La France reste bloquée à 60 ans et a joué sur la durée de cotisation. L’objectif était de favoriser les actifs ayant commencé à travailler tôt or, aujourd’hui, l’âge moyen de début de carrière est de 22 ans. De ce fait, il apparaît assez logique de toucher au curseur de l’âge légal qui a été abaissée de 65 à 60 en 1982.

dimanche 10 janvier 2010

Enquête JDD : les Français conscients qu'il faudra travailler plus longtemps pour avoir une retraite

Le JDD du 10 janvier 2010 publie les résultats d'une enquête sur les retraites. Dans la droite ligne des enquêtes conduites par Jérôme Jaffré pour le Cercle, l'étude du JDD souligne que les Français demeurent très inquiets face à l'évolution du système des retraites, 76% craignent une retraite insuffisante. 40 % pensent que les réformes allaient dans le mauvais sens et 40 % jugent qu'il n'y a pas eu vraiment de réformes.

Comme à l'occasion de la dernière enquête du Cercle, les Français sont prêts à travailler jusqu'à 62 ans. 44 % sont prêts à travailler de 60 à 64 ans et encore 33 % sont disposés à travailler de 65 à 69 ans. Les Français pensent qu'ils prendront leur retraite à 64,7 ans. Ils sont 38 à penser que l'âge effectif de retraite se situera entre 65 et 69 ans, 30 % entre 60 et 64 ans, 24 % après 70 ans et seulement 8 % avant 60 ans. Néanmoins, dans les solutions proposées, les Français optent pour plus de cotisations pour partir le plus tôt possible à la retraite (41 %) contre 34 % favorable à un recul de l'âge de départ. 23 % sont prêts à gagner moins tout en partant tôt.

Lire les résultats du sondage

vendredi 8 janvier 2010

"Pas question de bâcler la réforme des retraites" selon François Chérèque

François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, dans une interview au journal les Echos, en date du 8 janvier, souligne que "il faut être lucide : le système (des retraites) créé en 1945 n'est plus adapté. Un rafistolage n'est plus possible. Il faut une réforme d'ampleur du système par répartition pour faire face au vieillissement de la population, à des carrières plus erratiques et à l'enjeu de la pénibilité du travail. Les retraites doivent mieux coller aux parcours de vie des assurés, avec plus de choix personnels et de lisibilité car le système actuel est trop complexe.

le secrétaire général de la CFDT ne souhaite pas trancher dès maintenant la question d'un éventuel transfert du régime actuel de base vers un régime par points. Il mentionne que le système par points n'est pas un gage automatique d'équilibre financier Il demande un véritable débat au Gouvernement et regrette que le calendrier de la loi Fillon n'ait pas été respecté. Il aurait préféré que le rendez-vous intervienne en 2012.
LA CFDT n'est pas pour le recul de l'âge légal mais pour l'allongement de la durée de cotisation afin de ne pas pénaliser ceux qui commencent à travailler tôt.

retrouver l'interview de François Chérèque

jeudi 7 janvier 2010

Fin de la retraite à 55 ans pour les infirmières

Les infirmières travaillant dans les hôpitaux publics avaient la possibilité de partir à la retraite à 55 ans. Dans le cadre d'un futur projet de loi, ce droit serait reporté à 60 ans avec une contrepartie en termes de revenus.

pour en savoir plus

mercredi 6 janvier 2010

La lettre n°42 du Cercle des Epargnants

Au sommaire de la lettre n°42 du Cercle des Epargnants :

- la réforme des retraites 2010, réforme systémique ou paramétrique ?
- les coûts économiques du vieillissement
- les dépenses de retraite et la redistribution sociale
- l'épargne et la crise font bon ménage

lire la lettre N°42


Retraite ou pas retraite en 2010 ?

Avec la réforme de la retraite annoncée pour cette année, la tentation de liquider ses droits peut exister pour un certain nombre d’actifs qui remplissent les conditions pour obtenir une pension à taux plein. Cette tentation peut se comprendre d’autant plus qu’il est désormais possible de cumuler sans problème retraite et emploi. Mais, il ne faut pas tomber surréagir. La réforme même si elle modifiait profondément le système, ce qui est loin d’être certain, rentrera en vigueur de manière progressive. Son application comme pour les précédentes réformes sera étalée sur plusieurs années

vendredi 1 janvier 2010

L'Etat s'endette, les Français épargnent

L’année 2009 pourrait se résumer par ce titre "l’Etat s’endette et les Français épargnent". Jamais, en effet, en dehors des périodes de guerre, le niveau de l’endettement public n’avait atteint un tel sommet, il dépasse les 1400 milliards d’euros. Par ailleurs, les Français ont mis de côté les gains de pouvoir d’achat dont ils ont bénéficié en 2009. Ainsi, le taux d’épargne des ménages qui avait atteint un point bas au 3ème trimestre 2008 à 14,9 % du revenu disponible brut a remonté durant toute l’année 2009 pour s’établir à 17 % en 3ème trimestre, soit le niveau le plus élevé enregistré depuis 2002.

Cette augmentation du taux d’épargne s’explique par la volonté des Français qui restent les plus inquiets de l’Union européenne d’accroître leur épargne de précaution pour faire face aux différents risques auxquels ils pourraient être confrontés, en particulier le chômage. Par ailleurs, les ménages ont pu avoir envi de reconstituer leur patrimoine entamé par la dépréciation des actifs constatée de fin 2007 à début 2009.

L’augmentation du pouvoir d’achat (1 % au dernier trimestre 2008, au 1er trimestre 2009, 0,4 et 1,1 et 0,6 % pour les trois premiers trimestres 2009) a facilité la remontée de l’épargne.

Pour 2010, les prévisions demeurent délicates. La baisse du taux de l’épargne serait un signe positif pour la consommation. Mais cette baisse sera conditionnée par l’amélioration de la situation de l’emploi. Plus de 2,6 millions de Français sont demandeurs d’emploi. Il n’en demeure pas moins que les sujets anxiogènes demeurent nombreux. Les finances publiques ainsi que la réforme des retraites n’incitent pas à l’optimisme. Il est par ailleurs possible que les Français soient obligés de puiser dans leur épargne non pas pour consommer mais pour acquitter un surcroît d’impôt, surcroit quasi incontournable du fait du niveau inquiétant des déficits publics.