Malgré plus de 10 000 manifestants dans les rues de Varsovie demandant l'abandon de la réforme sur les retraites, la coalition au pouvoir en Pologne a acté le 30 mars un programme de report de l'âge de la retraite à 67 ans contre 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes aujourd'hui. Le report sera effectif en 2020 pour les hommes et 2040 pour les femmes.
Le chef du gouvernement, issu de la droite libérale pro-européenne, a accepté quelques amendements afin d'avoir l'appui de son partenaire de coalition, le Parti paysan (PSL).
L'objectif demeure bien le relèvement à 67 ans de l'âge de la retraite mais les femmes pourront choisir de partir à la retraite à 62 ans - et les hommes à 65 ans - à condition d'avoir travaillé respectivement 35 ou 40 ans. En revanche, le montant de leur pension serait amputé car elle sera calculée sur la moitié de leurs cotisations.
Le gouvernement de M. Tusk doit faire face à une situation démographique très compliquée. En effet, la moitié des habitants de la Pologne qui compte 38,2 millions d'habitants, auront plus de 50 ans à l'horizon de 2042 et un tiers seulement des Polonais seront alors actifs sur le marché du travail.
L'application de cette réforme pourrait être retardée du fait d'une menace de référendum, le syndicat Solidarité ayant récupéré 1,5 million de signatures en faveur d'un tel référendum. Son organisation dépend du Parlement. Actuellement, il n'y a pas de majorité parlementaire pour la mise en oeuvre d'un vote référendaire.