lundi 30 septembre 2013

Fonction publique, l'augmentation des cotisations sera lissée


La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a annoncé jeudi 26 septembre que la hausse des cotisations salariales des fonctionnaires, décidée dans le cadre de la réforme des retraites, serait étalée sur quatre ans, entre 2014 et 2017. En effet, la réforme des retraites, examinée le 7 octobre à l’Assemblée, prévoit une hausse progressive des cotisations salariales pour tous les régimes (général, fonctionnaires, spéciaux). Elle doit atteindre 0,3 point en 2017 et va être étalée : 0,15 point en 2014, puis 0,05 point supplémentaire en 2015, 2016 et 2017. Pour les fonctionnaires, « l’effort de 0,3% s’étalera sur la période 2014 à 2017 de la façon suivante : une hausse de 0,06% sera appliquée en 2014 et sera suivie d’une hausse de 0,08% chaque année sur trois ans », Cette mesure a été prise afin d'éviter une ponction trop forte sur les traitements qui supportent également l’harmonisation progressive des taux de cotisation par rapport au privé, mesure prise dans le cadre de la réforme 2010 des retraites. Par ailleurs, la Ministre a prévu une mesure visant à aider la catégorie C et à atténuer le gel du point.

Indépendants, la réforme des retraites aura quelques conséquences !!!


Comme pour les salariés, la durée de cotisations pour les indépendants passera à 43 ans, leur caisse de retraite, étant depuis 1973 aligné sur le régime général (Cnav). Ils devront également accepter le report de l'actualisation du 1er avril au 1er octobre et une hausse des cotisations. Or, sur ce dernier point, la note sera salée car l'augmentation de 0,30 point sur 4 ans (0,15 point en 2014 et 0,05 point de 2015 à 2017) porte sur la partie dite « déplafonnée » des cotisations vieillesse qui intègre l'ensemble de la rémunération et non sur la partie « plafonnée » qui concerne uniquement les sommes perçues comprises dans le plafond annuel de la Sécurité sociale (37.032 euros en 2013). Or, le régime RSI ne prévoyait pas de taxe sur la partie déplafonnée. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale revient sur ce point. « Le plafonnement intégral de l'assiette de la cotisation d'assurance vieillesse de base des travailleurs indépendants crée une différence de traitement entre ces cotisants et ceux du régime général dans lequel il existe une cotisation déplafonnée. Or, le régime général et le RSI font tous deux partie du groupe des régimes alignés, dans lesquels les prestations de retraite sont calculées selon des paramètres similaires », peut-on lire dans l'exposé des motifs. De ce fait, en en plus de leur cotisation plafonnée passée à 6,80% en 2014, les artisans, commerçants et patrons de petites et moyennes entreprises (PME) vont cotiser à hauteur de 0,25% (0,10% + 0,15%) sur l'ensemble de leurs revenus d'activité l'année prochaine. Pour faire passer la facture, les indépendants pourront toujours se dire qu'ils améliorent leurs droits à la retraite... Par ailleurs, le calcul des cotisations vieillesse des indépendants sera effectué, à compter de 2014, sur leurs revenus 2013 et non sur leurs revenus 2012. Il s'agit d'une vieille promesse jamais respectée.

samedi 28 septembre 2013

La semaine économique et financière vue par le Cercle


Le coin des épargnants, une semaine pour rien

La Bourse de Paris a mis fin à deux semaines de hausse en perdant 0,40 %. Mais depuis le début de l’année, la hausse est toujours de 15 %. Le répit de cette semaine s’explique par des prises de bénéfices et est également provoqué par les incertitudes sur les Etats-Unis. Si d’ici le 30 septembre les parlementaires américains ne parviennent pas à s’accorder pour rehausser le montant maximal de la dette, le gouvernement devra procéder à des coupes budgétaires automatiques. L’hypothèse d’un blocage budgétaire pèse sur les marchés.

Par ailleurs, en reportant la décrue des injections de liquidités, la Fed a ainsi «installé une incertitude et a porté atteinte à sa crédibilité.

Cela, c’est passé cette semaine

Finances publiques, de la valeur relative de la pause

Le Gouvernement a présenté le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014. Le déficit public devrait être ramené de 4,1 à 3,6 % du PIB avec à la clef une moindre progression des dépenses de 15 milliards d’euros, des prélèvements obligatoires au sommet à 46,1 % du PIB et une dette publique battant tous ses records à plus de 95 %. Malgré la pause fiscale annoncée, les prélèvements obligatoires restent orientés à la hausse avec une série d’augmentation qui frappe l’épargne, le travail, la consommation et l’immobilier avec les droits de mutation. La taxation des supports UC des contrats d'assurance-vie seront aux prélèvements sociaux au fil de l'eau et non plus au moment du rachat.

Economie française, entre deux eaux

La consommation a reculé de 0,4 % au mois d’août mais la confiance des ménages et des affaires s’améliore. Le chômage a diminué de 50 000 grâce aux radiations estivales. Il est difficile, en cette fin de mois de septembre, de se faire une idée réelle de la reprise. Au niveau touristique, la saison a été moyenne avec un début difficile mais un mois de septembre a priori correct. L’augmentation de la pression fiscale joue un effet délétère en matière d’investissement du fait de l’absence de visibilité et de marges faibles.

L’Allemagne, une belle victoire qui peut déboucher sur une longue attente

Les résultats des élections du 22 septembre ont donné à l’Union chrétienne démocrate, le parti d’Angela Merkel, son meilleur score depuis plus de vingt ans (41,5%). En revanche, son allié libéral a disparu du Bundestag, une première depuis 1949, avec un score inférieur à la barre des 5% (4,8%). DE ce fait, il manque 5 voix à la CDU-CSU pour obtenir la majorité absolue des sièges (311 sur 630). Le SPD remporte quant à lui 25,6% des voix, un score en hausse de 3 points par rapport à 2009. Le parti de gauche, Die Linke 8,6% et les Verts 8,4%. A eux trois, les partis de gauche disposent de 319 sièges. Le parti eurosceptique, Alternative für Deutschland, obtient 4,9% des voix et ne peut pas arriver au Bundestag.

Du fait de l’absence de majorité absolue, Angela Merkel, dont le parti obtient le plus de sièges au Bundestag, doit chercher à constituer une coalition. L’obtention d’un accord sur un « contrat de coalition » pourrait durer plusieurs semaines. La durée moyenne pour une fonder une « grande coalition » est de 37 jours. Les plus longues (en 1976 entre le SPD et le FDP) ont duré 73 jours. En 2005 (entre la CDU-CSU et le SPD), elles avaient duré 65 jours.

Le calendrier est le suivant : le Bundestag se réunira une première fois avant le 22 octobre pour désigner son président. Toutes les options sont ouvertes, certaines plus réalistes que d’autres. Dans l’hypothèse d’un échec des négociations, la Chancelière pourrait être conduite à organiser de nouvelles élections, et tenter d’obtenir la majorité absolue seule ou avec le FDP. S’il y a échec des tractations, la Chancelière peut aussi décider de former un gouvernement minoritaire CDU-CSU. Toutefois, il est probable, dans ce cas, que le SPD durcisse sa position au Bundestag comme au Bundesrat où il est déjà majoritaire et bloque quasi systématiquement le travail législatif. Enfin, toujours dans le cas d’un échec des négociations, une autre option consiste pour les partis de gauche à former un gouvernement majoritaire reposant sur une alliance SPD / Die Linke / Les Verts. Ce serait un séisme permettant aux perdants de prendre le pouvoir.

Toutefois, les divergences entre les trois partis sont telles que ce scénario paraît peu probable. De ce fait, l’option la plus probable est la constitution d’une « grande coalition » entre la CDU et le SPD.

Du fait de sa victoire, Angela Mekel devrait pouvoir appliquer une grande partie son programme. Néanmoins, des concessions devront être faites au profit du SPD.

Des augmentations de pouvoir d’achat sont attendues. Selon certaines estimations, elles pourraient atteindre environ 1% du PIB, soit plus de 28 milliards d’euros. Devraient intervenir une revalorisation de certaines prestations familiales (EUR 7,5 mds pour les allocations familiales qui seraient augmentées de EUR 35 par mois), un plafonnement des loyers au moment du renouvellement du bail dans les villes où le marché immobilier est tendu, l’introduction d’un salaire minimum (à l’échelle fédérale pour le SPD vs. négocié entre partenaires sociaux.

Une réforme du mode de calcul de l'impôt sur le revenu est attendue afin de favoriser les familles avec enfants. Par ailleurs, l’Etat fédéral devrait dépenser au moins EUR 25 milliards supplémentaires dans un vaste programme d’infrastructures routières et technologiques, étalé sur quatre ans et bienvenu après les inondations du printemps dernier et compte tenu de l’obsolescence du réseau de communication. Sur chacun de ces points de la plateforme de la CDU-CSU, le SPD pourrait apporter son soutien, sans trop de difficultés. D’autres propositions de la CDU, comme la revalorisation des retraites des mères de famille, sont plus controversées.

En matière européenne, la continuité devrait être de rigueur. En dépit des divergences affichées pendant la campagne, le SPD a voté en faveur des décisions prises par Angela Merkel dans la gestion de la crise au sein de l’Union monétaire. En outre, l’opinion s'oppose majoritairement à de nouveaux transferts de compétences vers Bruxelles et est hostile à l’idée d’une mutualisation des dettes.

Etats-Unis, le retour du plafond de la dette

Depuis 2011, les Etats-Unis vivent au rythme du relèvement du plafond de la dette publique. Les parlementaires n’arrivant pas à s’accorder sur une alternative aux coupes automatiques (sequestration). A compter du 1er octobre, les finances publiques seront à nouveau l’otage des divisions du Congrès. Un blocage est probable du fait de la volonté de Barak Obama de ne pas céder sur la question de l’assurance-maladie que les Républicains veulent mettre à mal en retardant l’application de la loi d’Obama. Un refus de relever le plafond de dette ne mettrait pas les Etats-Unis en situation de défaut, les investisseurs pouvant reconduire les titres venant à expiration ; en revanche, les dépenses publiques devraient être couvertes par les recettes ce qui signifierait une réduction du déficit à zéro soit un effort de plus de 2,5 % du PIB. En termes de croissance, en cas d’absence de résolution de la crise à moyen terme, les Etats-Unis plongeraient en récession ce qui fragiliserait l’Europe par voie de conséquence.

Italie, Berlusconi n’en finit pas de faire ses adieux

En Italie, Silvio Berlusconi pourrait être exclu par le Sénat du Parlement . Une telle décision pourrait déboucher sur une crise politique avec à la clef des tensions sur les taux.

Cela se passera la semaine prochaine

Lundi 30 Septembre, au Japon, sera annoncée la production industrielle du mois d’août.

Pour la zone euro sera connue l’estimation du taux d’inflation qui a diminué à 1,3% en août, après 1,6% en juillet. Elle pourrait descendre à 1,2% en septembre et rester faible au cours des mois à venir.

Pour le premier jour d’octobre, il faudra suivre aux Etats-Unis, la publication de l’indice ISM manufacturier de septembre. Les enquêtes régionales indiquent non pas un tassement mais une nouvelle amélioration de la confiance. L'indice (national) de l'ISM pourrait ainsi atteindre 56,5, se rapprochant de ses précédents points hauts du début 2011. Au Japon, il faudra regarder l’enquête Tankan de septembre avec une possible amélioration de la confiance des entreprises. Toujours au Japon, il faudra regarder l’enquête sur les revenus et les dépenses des ménages du mois d’août ainsi que le rapport sur l’emploi. Le taux de chômage devrait rester à 3,8%.

Au Royaume-Uni, sera publié l’indice PMI manufacturier de septembre.

Mercredi, il faudra suivre la réunion de la BCE avec un statuquo en perspective.

Jeudi, il faudra regarder au Royaume-Uni le PMI services de septembre. L’activité dans les services avait légèrement accéléré en août. L’indice CIPS d’activité, qui se situe à un niveau particulièrement élevé (à 60,5, après 60,2 en juillet), pourrait subir une légère correction en septembre.

Vendredi, aux Etats-Unis, il faudra analyser le rapport emploi de septembre. Le taux de chômage devrait rester à 7,3 %.

jeudi 26 septembre 2013

La population active française en croissance


L'INSEE vient de communiquer les résultats 2012 du marché du travail. Ainsi, l'année dernière, 25,8 millions de personnes avaient un travail et 2,8 millions étaient au chômage au sens du BIT. 90 % des actifs ayant un emploi sont salariés et 10 % sont TNS (indépendants, professions libérales...). Les ouvriers ou employés représentent 50 % de la population activé occupée, les cadres et professions intermédiaires 40 %. 5,3 % des personnes ayant un emploi sont en situation de sous-emploi. Cette situation est plus courante parmi les jeunes, les employés et les femmes.

Depuis 2005, la population active a augmenté de près de 1,2 million de personnes du fait de  la participation croissante des femmes au marché du travail. Le nombre de femmes actives a augmenté en moyenne de 110 000 par an depuis 2005, contre seulement 60 000 pour les hommes. L’augmentation de la population active s’est amplifiée en 2012 après deux années consécutives de décélération.

Effet des mesures visant à améliorer le taux d'emploi des seniors,  le nombre d’actifs âgés de 50 à 64 ans a fortement progressé (+ 1 280 000 par rapport à 2005), tout particulièrement en 2012 (+ 310 000 par rapport à 2011). La tendance générale au vieillissement de la population française se conjugue avec une participation accrue des plus âgés au marché du travail : la part des 50-64 ans parmi les actifs de 15-64 ans augmente régulièrement (27,7 % en 2005 et 30,5 % en 2012)L e taux d'activité est passé de 51,7 % en 2005 à 60,6 % en 2012. lire la note de l'INSEE

mardi 24 septembre 2013

1,2 million de personnes dépendantes en France

Selon une étude du Ministère des affaires sociales, la France comptait 1,2 million de personnes dépendantes en 2012 contre 991 000 en 2007. 60 % vivent dans leur domicile et 40 % en établissement. Il faut souligner que le statistiques des personnes dépendantes ne concernent que celles qui ont plus de 60 ans. D'ici 2060, le Ministère des affaires sociales s'attend à un doublement de la population dépendante.

Lire l'étude   

lundi 23 septembre 2013

Les Français en avance par rapport aux pouvoirs publics ?

Selon un sondage commandé par HSBC, une majorité de Français ne croient plus en la retraite de 60 ans. De même, une majorité pensent que le taux de remplacement de leur pension par rapport à leurs derniers revenus d'activité sera inférieur à 60 %.

Lire l'article sur Challenge.fr

vendredi 20 septembre 2013

La semaine économique et financière vue par le Cercle du 16 au 20 septembre

Chaque semaine, l’équipe du Cercle revient sur les faits majeurs de la semaine écoulée et décrypte les points d’actualité de la prochaine semaine.

 Le coin des épargnants

 Les bourses ont respiré à l’annonce de la décision de la FED de ne rien changer. Il n’en demeure pas moins que la menace d’une remontée des taux demeure. Les places européennes ont terminé la semaine en roues libres en attendant le résultat des élections allemandes. Le CAC 40 a conclu une troisième semaine en hausse avec + 1,32 % à 4207 points.

 Quand la FED joue la prudence et la montre

 La Fed a reporté la fin progressive des achats de titres afin de ne pas peser sur la conjoncture. Cette décision a été saluée par l’ensemble des acteurs économiques. En effet, la croissance américaine reste incertaine surtout qu’il faut prendre en compte l’impact des réductions de dépenses et des relèvements d’impôt. La situation de l’emploi aux Etats-Unis marque un effritement de la croissance. Les ventes de détail n’ont pas été à la hauteur des attentes au mois août, avec une croissance qui vient quasi exclusivement de l’automobile. Hors cet élément, les ventes en volume sont quasiment inchangées sur le mois.

 La renégociation du plafond de dettes est en soi suffisamment déstabilisante pour ajouter un élément de perturbation supplémentaire.

 Allemagne, Angela Merkel face au défi du 3ème mandat

 Angela Merkel devrait repartir pour un troisième mandat au soir du dimanche 22 septembre. La question des contours de la coalition reste ouverte. Il est fort probable que les électeurs amènent le FDP au-dessus de 5 %. Il est fréquent que l’électeur allemand dispache ses voix, choisissant  pour le scrutin majoritaire un candidat CDU et au second tour un FDP en ce qui concerne les électeurs de droite. La personnalisation forte de la campagne autour de la Chancelière peut entraîner un léger phénomène de rejet surtout à l’Ouest peu habitué à cette pratique. Il faudra suivre les scores du parti Linke et des anti-européens qui pourraient se rapprocher des 5 %. Par ailleurs, à Berlin comme dans certaines grandes villes, l’extrême gauche pourrait réaliser de bons scores. Le parti « Les Piraten » a été assez offensif durant la campagne.
 Si la reconduction de la majorité actuelle est probable, deux autre scénarii sont envisageables, le retour d’une grande coalition ou l’organisation de coalitions atypiques ( CDU-Grünen, SPD-Grünen-Linke).
 Le Président de la République, François Hollande, préfèrerait une grande coalition même si l’inflexion politique serait, en Allemagne faible. Le consensus en faveur de la restauration des équilibres budgétaires en Europe dépasse les clivages politiques. En outre, même le SPD ne conteste pas dans les faits le rôle d’Angela Merkel et ses positions internationales.

 Néanmoins, après les élections allemandes, le calendrier européen reprendra ses droits. Il faudra rapidement, à nouveau, traiter le cas grec avec 11 milliards d’euros à trouver. La question du budget européen devra être également être abordé tout comme la mise en œuvre de l’Union bancaire. Sur ce dernier point, l’Allemagne fait de la résistance afin d’éviter que ses banques régionales soient placées sous le contrôle de la BCE.

 France, gel ou réchauffement fiscal

 La semaine a été animé par la vraie fausse pause fiscale programmée pour 2014 ou 2015 selon le Président ou le Premier Ministre. Il n’en demeure pas moins qu’en 2014, les prélèvements augmenteront de 0,3 à 0,5 % du PIB avec une série de mesures déjà actées (baisse du plafond du quotient familial, hausse de la TVA, baisse des niches fiscales, hausse des cotisations sociales, hausse des droits de mutation, hausse de la taxe sur les carburants….). pour 2015, tout est ouvert mais maladie  dont le déficit dépasse les 8 milliards d’euros. Sur le plan des dépenses, la confusion règne, les diminutions étant une moindre augmentation. Les dépenses de l’Etat continueront d’augmenter, 5 milliards d’euros, mais moins vite que prévu.

 Retraite, l’essentiel est ailleurs

 Le projet de loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraite a été présenté le 18 septembre. Aucune surprise au rendez-vous à l’exception de quelques articles en fin de projet avec une mise au pas de la caisse des professions libérales et des avancés en matière d’information des assurés. La logique de la convergence est inscrit en filigrane dans le texte. Il est à noter que le Gouvernement supprime la gestion en interne des régimes de retraite à prestations définies. Ces régimes devront être logés à l’extérieur des entreprises.

 La Commission de Bruxelles grimace face au projet de réforme français mais devrai néanmoins l’approuver à défaut de mieux.

 A suivre

 En France

 Collecte de l’épargne réglementée et de l’assurance-vie

 La semaine prochaine, il faudra suivre en France les résultats de la collecte du Livret A et celle de l’assurance-vie du mois d’août. Une relative baisse de la collecte du Livret A est attendu du fait de la baisse du taux de rendement abaissé de 1,75 à 1,25%.

 Budget 2014

 Le budget 2014 sera officiellement présenté en Conseil des Ministres le 25 septembre. Si les grandes masses ont déjà l’objet d’annonces, il faudra suivre les mesures fiscales avec à la clef une éventuelle remise en cause de la fiscalité de l’assurance-vie. Il faudra également regarder les coups de pousse donnés aux contribuables modestes et à la fonction publique.

 Pour la France, la semaine sera riche en éléments statistiques avec l’indice PMI flash de septembre (lundi), le nombre de permis de construire pour août (mardi), l’enquête de conjoncture dans l’industrie et les services (mercredi), l’évolution de la consommation des ménages de juillet et août (vendredi).

  Indicateurs avancés

 La semaine prochaine, il faudra regarder une série d’indicateurs sur la conjoncture afin de déterminer si la reprise prend de l’étoffe. Ainsi, seront publiés les indices PMI manufacturiers chinois et américain. Le PME markit de la zone euro sera également présent ainsi que l’indice ifo sur le climat des affaires en Allemagne.

 Mercredi, pour les Etats-Unis, il faudra suivre les commandes de biens durables et les ventes de logements neufs pour le mois d’août.

PERP, retour de flamme ?



Le Plan d'Epargne Retraite Populaire a fêté dans la discrétion son dixième anniversaire. C'est la loi Fillon de 2003 qui a, en effet, créé ce produit. Il a été commercialisé un an plus tard à partir du mois de mai 2004. Après des débuts en fanfare et trompeur, le PERP s'est un peu étiolé. Les débuts ont été marqués par la souscription de PERP à faibles primes. Ce sont les clients des réseaux bancaires qui ont fourni des légions d'adhérents. Or, ce produit a vocation à assurer un supplément de revenus à des personnes confrontées à de faibles taux de remplacement. De ce fait, il s'agit d'un produit destiné plutôt aux cadres, aux cadres supérieurs et aux indépendants qui peuvent ainsi compléter leurs contrats Madelin.

Après quelques tâtonnements, ce produit trouve sa clientèle qui bénéficie d'un système de déduction fiscale avantageux contrepartie du renoncement à consommer. Si le nombre de PERP progresse lentement, en revanche, les primes et l'encours augmentent nettement, preuves de la réorientation de ce produit.

jeudi 19 septembre 2013

Retraite, la réforme à quels prix



Philippe Crevel, Secrétaire Général du Cercle des Epargnants, a été interviewé par le site d'actualités Atlantico sur le projet de loi sur la nouvelle réforme des retraites, avec Vincent Touzé, économiste senior de l'OFCE et Éric Verhaeghe, ancien président de l'APEC. Ils ont été interrogés sur les économies que cette réforme permettra de générer ainsi que sur ses conséquences.

Lire l'article sur le site d'Atlantico

Mains basses sur la caisse nationale des professions libérales ?


L'article 32 du projet de loi garantissant l'avenir et la justice du système de retraite modifie le fonctionnement de la Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales. Les compétences de la Caisse et de son CA sont précisés. la CNAVPL aura pour missions d'assurer la gestion du régime vieillesse, des réserves du régime et d'établir le règlement du régime de base, d'animer, de coordonner et de contrôler l'action des sections professionnelles, d'exercer une action sociale et de négocier toute convention collective intéressant son personnel et celui des sections professionnelles. Elle devra exercer un contrôle sur les sections professionnelles. Le Conseil d'administration de la CNAVPL exercera un pouvoir de contrôle sur les caisses de base. Les compétences du directeur sont encadrés. Les modalités de nomination de ce dernier et de l'agent comptable sont précisés. Le directeur sera désormais nommé par décret après avis du CA pour une durée de 6 ans. le CA pourra s'opposer à sa nomination à la majorité des deux tiers. l'agent comptable sera nommé par le CA de la CNAVPL.

Il est prévu qu'un contrat lie la CNAVPL et l'Etat. Ce contrat pourra être décliné en contrats de gestion entre la caisse nationale et les sections professionnelles. Plusieurs sections pourront créer des groupements pour réaliser des missions communes.

A travers cette réforme, il apparaît assez clairement que la CNAVPL et les sections professionnelles perdent une partie de son autonomie

Le Gouvernement remet en cause le cumul emploi/retraite au profit de la retraite progressive


Le principe du cumul emploi-retraite ne plait guère au Gouvernement qui doit considérer qu'il favorise que les indépendants et les cadres supérieurs et qu'il pèse sur l'emploi même si ce n'est pas dans les faits le cas.

Il n'en demeure pas moins que l'article 32 du projet de loi sur les retraites, il est prévu qu'à compter du 1er janvier 2015, un bénéficiaire d'un cumul emploi/retraite ne pourra plus engranger de nouveaux droits pour sa retraite quand il cotise à une caisse autre que celle dans laquelle il a liquidé ses droits. Par ailleurs, il faudra liquider ces droits au moment de la cessation d'activité.

En contrepartie, le Gouvernement a assoupli le régime de la retraite progressive qui n'a pas trouvé jusqu'à maintenant son public. Avec la retraite progressive, un salarié peut travailler à temps partiel tout en percevant une partie de ses pensions de retraite. Son montant dépend de la durée de votre activité à temps partiel. Le bénéficiaire continue à accumuler des droits pour sa pension au titre de son activité professionnelle. Ce dispositif est ouvert aux salariés ayant atteint l'âge minimum de la retraite et justifiant de 150 trimestres d'assurance. Le projet de loi abaisse de deux ans l'âge à partir duquel le salarié peut en bénéficier. En revanche, il n'est pas prévu d'étendre aux autres catégories professionnelles ce dispositif.

mercredi 18 septembre 2013

Les fondamentaux de l'économie : système de retraite par répartition, sy...

Atlantico.fr : interview de Philippe Crevel au sujet de l'enquête de l'IFOP sur le sentiment des Français vis-à-vis de la réforme des retraites


Philippe Crevel et Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion Publique de l'IFOP ont répondu aux questions de la rédaction d'Atlantico après la publication de l'enquête commandée par la Fondation Jean Jaurès. Cette étude analyse le sentiment des Français vis-à-vis du système de retraite et vis-à-vis de la réforme. Il apparaît que les Français restent attachés au système par répartition, mais ils sont de plus en plus pessimistes quant au montant de leurs futures pensions.

Lire l'interview de Philippe Crevel sur le site d'Atlantico.fr

Retraite 2013 : y aura-t-il une forte mobilisation des syndicats ?


A l'heure où le projet de loi sur les retraites est présenté en Conseil des Minsitres, Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants a répondu aux questions de la rédaction du site JOL Press, questions qui concernaient notamment la possibilité ou non des syndicats à mobiliser leurs troupes.

Lire l'interview sur le site de JOL Press  

Le projet de loi sur la réforme des retraites version 2013


Le  projet de loi garantissant l'avenir et la justice du système de retraites est présenté en Conseil des Ministres ce 18 septembre 2013.

Comme annoncé, il comporte une série de mesures financières dont l'allongement de la durée de cotisation pour les générations nées après 1958. L'augmentation des cotisations figurera, en revanche, dans le Projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Le projet instaure par ailleurs un compte de pénibilité et prévoit plusieurs dispositions en faveur de la retraite des femmes et des petites pensions. Plusieurs mesures visent à simplifier le système de retraite et à renforcer sa gouvernance.

Consulter le projet de loi

Lire le dossier de présentation réalisé par Philippe Crevel 

mardi 17 septembre 2013

La France vieillit par la tête

La France vieillit mais pas par rétrécissement de sa base par accroissement de son sommet du fait de l’allongement de l’espérance de vie après 65 ans et du fait de l'arrivée à l'âge de la retraite des baby-boomers.

Le vieillissement se fait donc, selon l'INSEE « par le haut », c'est-à-dire par une croissance du nombre de plus de 60 ans.

Le vieillissement peut se mesurer à l'aide de différents indicateurs. Il est ainsi calculer le rapport entre les 60 ans et plus et les 20-59 ans. Si le nombre des 20-59 ans diminue, ce ratio augmente : on parle alors de vieillissement « par le bas » dû au non-renouvellement des générations. Avec la chute de la fécondité en deçà du seuil de remplacement des générations dans les années 70 à 90, il était imaginable que nous soyons confrontés à un tel vieillissement qui s'ajouterait à celui par le haut généré par l'augmentation du nombre des 65 ans et plus.

Il y a quelques années, le nombre de 20-59 ans était prévu croissant entre 1990 et 2006 puis en décroissance régulière mais très modérée, le faisant à peu près revenir au point de départ en 2050. Sur la même période, on anticipait un doublement du nombre de soixante ans et plus, avec une forte accélération à partir de 2006. C'était bien ce second facteur qui expliquait l'essentiel du vieillissement.
Avec une fécondité de 1,95 enfant par femme et un flux migratoire annuel de 100 000 entrées nettes, la population d'âge actif serait désormais quasiment stationnaire jusqu'en 2060. De son côté, la croissance du nombre de 60 ans et plus reste conforme à celle qui était envisagée en 1995. Leur nombre devrait encore augmenter de 80 % environ jusqu'au nouvel horizon de 2060. En chiffres bruts il atteindrait 23,6 millions contre 13,2 en 2007, à rapporter à environ 33 millions de personnes âgées de 20 à 59 ans.
Graphique 1 - Évolutions relatives du nombre des 60 ans et plus et du nombre des 20-59 ans, telles que projetées en 1995 et 2010, par rapport aux niveaux observés en 1990

Graphique 1 - Évolutions relatives du nombre des 60 ans et plus et du nombre des 20-59 ans, telles que projetées en 1995 et 2010, par rapport aux niveaux observés en 1990Lecture : Les courbes en pointillés correspondent aux projections publiées en 1995. A cette date, on anticipait un nombre de plus de 60 ans en 2050 égal à 2,04 fois le niveau de l'année de base qui était l'année 1990. Les courbes en traits pleins correspondent aux résultats des projections de 2010, toujours exprimés en année de base 1990.
Source : Dinh (1995), Chardon et Blanpain (2010) et calcul des auteurs.

Deux millions de personnes dépendantes d'ici 2040


L'INSEE a rendu public une étude sur la dépendance. Selon le scénario central de projections réalisées par la Drees en 2011, la France compterait 1,5 million de bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) en 2025, et 2 millions en 2040, contre 1,2 million début 2012.

Selon l'INSEE, "en part de PIB, le besoin de financement s'établirait à 0,6 point de PIB en 2040, soit 0,2 point de plus qu'en 2010. Il dépend peu de la croissance car le coût de prise en charge de la dépendance est un coût salarial qui évolue au même rythme que le salaire moyen. Il dépend davantage des hypothèses sur l'état de santé des personnes âgées : 0,5 point de PIB en 2040 si l'espérance de vie sans dépendance augmente autant que l'espérance de vie (hypothèse optimiste) et 0,7 point si la prévalence de la dépendance à chaque âge reste la même qu'aujourd'hui (hypothèse pessimiste)". lire la note de l'INSEE

Retraite à prestations définies en gestion interne, c'est bientôt fini


Le projet de loi réformant le système de retraite comporte un article qui modifie le régime des retraites article 39. D'ici 5 ans, les entreprises qui disposent de régimes de retraite supplémentaire gérés directement en interne devront les externaliser. Depuis 2010, il est interdit aux entreprises de créer de nouveaux régimes en interne.

seraient concernés par cette nouvelle disposition 5 % des régimes de retraite supplémentaire. Le Gouvernement justifie cette mesure par la nécessite de protéger les futurs rentiers et par la nécessité de se conformer au droit européen.

lundi 16 septembre 2013

La Finlande opte pour le report de l'âge de la retraite


Le gouvernement finlandais a décidé en fin de semaine dernière de relever l'âge de la retraite et d'améliorer le taux d'emploi des Finlandais afin d'améliorer les finances publiques.

Il sera ainsi proposé aux partenaires sociaux de porter l'âge effectif moyen de la retraite à 62,4 ans d'ici à 2025, soit un an et demi plus qu'actuellement.L'âge de la retraite pour obtenir une pension complète est fixé à 65 ans. "Nous avons besoin de mettre au travail toutes les personnes capables de travailler", a expliqué le Premier ministre conservateur Jyrki Katainen lors d'une conférence de presse.

mardi 10 septembre 2013

Manifestations du 10 septembre contre la réforme des retraites


Philippe Crevel et Vincent Touzé, économiste à l'OFCE on répondu aux questions du site Atlantico.fr au sujet de l'appel à la grève de la CGT, de FSU et de FO contre la réforme des retraites. Ils ont été interrogé sur les motivations des syndicats et sur les moyens de sortir du blocage actuel.

Lire l’interview 

lundi 9 septembre 2013

Philippe Crevel interrogé au sujet de laplace de la capitalisation dans le quotidien "Le Monde"


Philippe Crevel a été interrogé par Manon Rescan de la rédaction du Monde au sujet de la réforme des retraites et plus particulièrement sur la question de la capitalisation.

Lire l'article sur le site du Monde   

Bruxelles regardera de près le projet de réforme des retraites français


Le commissaire chargé des affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, se montre plutôt réservée sur le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement français. La France avait obtenu de la Commission un délai de deux ans pour revenir sous la barre des 3 % en ce qui concerne les déficits sous condition d'effectuer un certain nombre de réformes structurelles. La commission Barroso avait à la fin du mois de mai, présenté des recommandations très détaillées pour la réforme des retraites. Bruxelles sera amené à examiner les réformes engagées par la France et émettra un avis. Il sera intéressant de l'analyser

vendredi 6 septembre 2013

C'est la rentrée , il faut réviser sa démographie


Sur le site de l'INED, vous avez la possibilité à travers des cartes interactives de connaître l'évolution de la population mondiale, d'un pays et de suivre les principaux indicateurs démographiques, taux de natalité, taux de mortalité.... Consulter les cartes interactives   

lundi 2 septembre 2013

France Info Junior : Philippe Crevel décrypte pour les jeunes le système de retraite


C'est le sujet chaud de la rentrée pour le gouvernement : la réforme des retraites. Les enfants en entendent parler tous les jours à la radio et à la télévision, au point qu'ils commencent à s'y intéresser alors que la retraite est bien loin pour eux. Philippe Crevel a participé à l'émission France Info Junior de Gilles Alais. Il a répondu aux questions directes des jeunes sur le fonctionnement et l'avenir des régimes de retraite.

Les petites pensions resteront revalorisées au 1er avril


Le Gouvernement a annoncé que les pensions modestes et en particulier le minimum vieillesse seraoient toujours revalorisées au 1er avril et non au 1er octobre comme le Premier Ministre l'annoncé. Le report au 1er octobre offre un gain de 1,4 milliard d'euros. La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a, en effet, affirmé, lors de l'émission BFM Politique-RMC-Le Point, que le report de l'indexation des pensions au 1er octobre ne concernerait pas les petites retraites. "Il n'a jamais été question de mettre à contribution les plus petites retraites. Le Premier ministre l'a toujours dit et, je le répète, les petites pensions sont préservées".

dimanche 1 septembre 2013

La lettre du Cercle des Epargnants : septembre 2013 : N°86


Au sommaire de la lettre N° 86 du mois de septembre :

  • L'édito de Philippe Crevel "entre pointillisme et créativité fiscale"
  • Qui joue à la cigale et à la fourmis
  • Immobilier, toujours et encore au coeur de l'actualité
  • Retraite, tout ça pour ça
  • L'épargne mondiale se porte bien...


Lire la lettre n°86

L 86 P1