L'Assemblée nationale a adopté, en première lecture, le projet de loi portant réforme des retraites le 15 septembre 2010.
Le débat s'est focalisé sur le passage à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite.
La gauche a promis de revenir aux 60 ans dès son retour au pouvoir. Compte tenu des équations financières, cette promesse est irréaliste sauf à changer de système. En effet, la taxation des produits financiers aboutirait à une destruction du capital et à des fuites de capitaux. L'assiette n'est pas à la hauteur de besoins.
Si tous les pays sans exception sont passés à 65 ans et prévoit comme au Royaume-Uni d'aller jusqu'à 69 ans, c'est que la seule façon d'endiguer le coût des retraites est de suivre l'évolution de l'espérance de vie.
Quand Bismarck décide d'instituer la retraite à 65 ans en Allemagne à la fin du 19ème siècle, il s'agit d'un geste social à portée limitée car l'espérance de vie est alors inférieur à 65 ans.
Aujourd'hui, en cinquante ans, la durée de la retraite a doublé et la vie active s'est contractée de plus de 8 ans. Il n'y a pas de solutions magiques...
Alors le cas échéant comment la gauche pourra revenir à 60 ans ?
Un des moyens serait d'engager la réforme systémique avec la transformation du régime actuel en un régime unique à points en comptes notionnels. Chaque salarié accumulerait des points durant sa vie active et sa pension serait calculée au moment de la cessation d'activité en prenant en compte son espérance de vie. Un actif pourrait partir à 60 ans avec seulement une pension plus faible car son espérance de vie serait plus longue que celui qui partirait à 65 voire à 67 ans.
Ce système permettrait de mieux prendre en compte la pénibilité en appliquant des coefficients de conversion des points en rente différents selon la nature des emplois occupés durant sa vie professionnelle ou en fonction de son état de santé.
Une telle réforme peu évidemment aboutir à une diminution des pensions car le montant des charges reste identique. Par ailleurs, il n'est pas certain que les syndicats apprécient la suppression des régimes complémentaires et leur fusion dans un grand régime. Certes, il serait possible de les associer au nouveau système mais qui serait par nature plus étatique que le précédent. Aujourd'hui, chacun a sa boutique, la CGC l'AGIRC, FO, l'ARRCO...
Enfin, une telle révolution nécessite du temps, les Suédois ont mis plus de 15 ans et les Italiens sont partis sur une transformation de 40 ans....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire