Les dirigeants d'entreprise et en particulier les dirigeants de PME sont hostiles au compte de pénibilité qui est issu de la loi de 2014 sur les retraites et qui est la contrepartie accordée à la CFDT pour accepter l'allongement de la durée de cotisation. Cette généreuse idée aboutit à un dispositif kafkaien. Le Gouvernement a du accepter une mise en place progressive et une suspension des taxes jusqu'en 2016. .
Tous les salariés exposés à des facteurs de pénibilité
répertoriés par les partenaires sociaux en 2008 bénéficient d’un compte
personnel de prévention de la pénibilité. A terme, 20 % des salariés
devraient être concernés soit 4,8 millions de salariés sur un total 24 millions
de salariés.
L’exposition à ses facteurs de pénibilité permet d’acquérir
des points.
En 2015, quatre facteurs ouvriront droit à des points
Les facteurs de pénibilité retenus sont :
- Travail de nuit (au moins 120 nuits par an)
- Travail en équipe alternante avec au moins 50 nuits par an
- Travail répétitif au moins 900 heures par an
- Travail en milieu hyperbare au moins 60 interventions par an (tunnelier, exploration pétrole, mines
Pour 2016, 6 autres facteurs seront ajoutés
- Manutentions manuelles de charges (600 heures
par an)
- Postures pénibles (positions accroupies, bras
tendus) au moins 900 heures par an
- Vibrations mécaniques au moins 450 heures par an
- Agents chimiques et dangereux
- Températures extrêmes au moins 900 heures par an
- Bruit au moins 600 heures par an
Chaque trimestre d’exposition vaut 1 point. Une année d’exposition à un facteur de pénibilité équivaut à 4 points. Les facteurs pouvant se cumuler les points aussi.
Le Compte est plafonné à 100 points.Les employeurs seront tenus d’établir des fiches d’exposition pour leurs salariés qui retraceront les conditions de travail.
Les salariés pourront avoir accès à leur compte sur Internet et pourront contester auprès des caisses de retraite et devant les prud’hommes.
Les employeurs devront établir des durées d'exposition en fonction des gestes, des produits utilisés, des températures, du bruit.... Il y a évidemment une source de complexification. Soit la loi ne sera pas appliquée avec des risques de recours, soit le personnel sera placé en facteur de pénibilité de manière automatique pour éviter toute contestation. Dans ce cas, il est possible que la taxe ne suffise pas à financer l'ensemble des points. Il y a un risque d'irresponsabilité collective.
Les points peuvent être utilisés de trois manières
- en temps de formation pour sortir d’un emploi
exposé à la pénibilité ;
- en passage à temps partiel en fin de carrière
avec maintien de rémunération ;
- en trimestres de retraite.
Sauf pour ceux qui sont proches de l’âge de la retraite (nés
avant 1960) les 20 premiers points sont utilisés pour la formation et sont
versés sur le compte individuel de formation qui est institué également au 1er
janvier 2015.
1 point donne droit à 25 heures de formation
10 points de pénibilité pourra permettre de gagner un
trimestre pour la retraite. Un salarié pourra gagner au maximum 2 ans pour la
retraite soit au total 80 points
Les salariés qui sont aujourd’hui trop proches de la
retraite pour avoir le temps d’accumuler suffisamment de points bénéficieront
d’un doublement de leurs points, et ils ne seront pas obligés de les utiliser
pour des formations.
10 points permettent de financer un mi-temps sans perte de
salaire.
Les comptes de pénibilité seront financés par deux
cotisations.
La cotisation de base dont le taux est de 0,01 % sera du par
tous les employeurs (sauf les employeurs particuliers). Elle sera exigible à
compter de 2017.
La cotisation additionnelle sera due par les entreprises
employant des salariés exposés à des facteurs de risques au-delà des seuils
retenus. Elle sera payée en janvier 2016. Son taux sera de 0,1 % pour 2015 et
2016 et sera doublé en 2017. En cas de poly-exposition, le taux est de
0,2 % en 2015 et 2016 et de 0,4 % à partir de 2017.
Un site a été institué par les pouvoirs publics afin d’aider
les employeurs et les salariés : www.preventionpenibilite.fr
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