samedi 3 mai 2014

La lettre économique hebdomadaire de Lorello Ecodata






Le coin des épargnants

La bourse de Paris a terminé la semaine à 4 458 points en petite progression de 0,34 % sur une semaine. Le point fort de la semaine a été le franchissement du cap des 4500 points mardi pour la première fois depuis le début du mois de septembre 2008. Le retour des grandes opérations de fusions et acquisitions a expliqué l’engouement du début de la semaine. La bourse de Paris n’a pas été capable de ternir ce seuil. En effet, les mauvais résultats de l’économie américaine durant le 1er trimestre ont, en revanche, calmé les ardeurs des investisseurs. Ils ont été également refroidis par la reprise des hostilités en Ukraine ainsi que par le ralentissement plus fort que prévu en Chine.

Les Etats-Unis un  premier trimestre pour rien !

Le taux de croissance de l’économie américaine n’a été que de 0,1% au premier trimestre 2014. Ce résultat décevant est mis un peu vite sur le compte des intempéries du début de l’année. Le ralentissement avait commencé dans les faits à la fin de l’année dernière. La diminution des injections des liquidités a pu sans nul doute, freiner la reprise. La contribution des exportations nettes a été négative de 0,8 point. Il faut noter que qu’au second semestre 2013, les exportations avaient été très dynamiques. Il y a donc eu un mouvement de correction d’autant plus que le commerce international a été très poussif au cours du premier trimestre. De manière inattendue, la consommation des ménages a bien résisté avec une hausse de 3 % en base annualisée. En revanche, les dépenses d’investissement et les dépenses publiques sont orientées à la baisse.

Le chômage a  enregistré une forte baisse en se repliant à 6,3% en avril contre 6,7% en mars. Il tombe à son plus bas niveau depuis septembre 2008. 288 000 emplois ont été créés soit plus que prévus. Le nombre de chômeurs s'élève à 9,8 millions, en baisse de 733.000.

En revanche, le nombre des demandeurs d'emploi qui ont cessé de chercher du travail a concerné 806 000 personnes. Le taux de participation à la population active, qui regroupe les demandeurs d'emploi et les travailleurs en poste, n’est que de 62,8% en baisse de 0,4 point soit le même pourcentage que l'amélioration du taux de chômage.

Pour le deuxième trimestre 2014, la croissance attendue en base annuelle ne devrait pas atteindre les 2 %.
Au niveau de la politique monétaire, les membres du FOMC ont opté pour le statu quo sur les taux et ont décidé de poursuivre la réduction des achats mensuels de titres de 10 milliards de dollars.

La Russie en récession sur fond de crise ukrainienne

La Russie est entrée en récession. Au 1er trimestre, le PIB a reculé de 0,5 point. Il pourrait encore reculé au deuxième. La croissance devrait être de 0 % en 2014 et de 1 % en 2015 selon le FMI. Les autorités russes prévoient de leurs côtés une croissance de 0,5 et de 1,1%. La croissance avait commencé à ralentir avant la crise ukrainienne avec une croissance de 1,3 % en 2013, contre 3,4 % en 2012 et 4,3 % en 2011. L’affaiblissement de la demande européenne et surtout la chute du cours du pétrole et du gaz ont pénalisé l’économie russe.
Les départs de capitaux ont été multipliés par deux au premier trimestre, dépassant 50 milliards de dollars, affectant le marché boursier russe et le rouble. Le FMI prévoit des fuites de capitaux de 100 milliards de roubles sur l'année. Pour contrecarrer la fuite des capitaux et freiner l’inflation, la Banque centrale a dû augmenter les taux d’intérêt qui dépassent 7,5 % ce qui pénalise la distribution des crédits.

Chine, un atterrissage en douceur

L'Académie chinoise des sciences sociales, l'un des principaux think tank gouvernementaux, a publié une prévision de croissance pour 2014 à 7,4%, en deçà de l'objectif officiel de 7,5%. L’Académie a même admis que ce taux croissance pourrait même tomber à 7%.

Cette révision fait suite à la publication des statistiques du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, montrant un ralentissement à 7,4% en rythme annuel, soit un plus bas de 18 mois après 7,7% entre octobre et décembre. La Chine souffre du ralentissement du commerce international, de la faiblesse de la reprise européenne et de la saturation en biens industriels. La Chine doit faire face à une augmentation de ses coûts. Par ailleurs, certaines banques éprouvent quelques problèmes face à un endettement mal maîtrisé.

L’Union européenne est forte mais ne le sait pas

Trop souvent décriée, trop souvent méprisée, trop souvent caricaturée, l’Union est contre vent et marée, la première puissance économique mondiale devant les Etats-Unis et la Chine.
Certes, l’Union européenne n’est pas un Etat au sens classique du terme mais c’est une puissance économique dont 18 pays sur 28 ont la même monnaie. C’est un marché unique où les produits circulent librement. L’Union européenne est faible de son manque de confiance, de son incapacité à se projeter en avant. Le politologue américain, Robert Kagan, considère que l’Europe passe trop de temps à essayer d’arbitrer ses conflits internes et de ce fait ne se participe pas à l’évolution de l’économie mondiale. Moins de nombrilisme permettrait à l’Europe de grandir.

Ainsi, en 2011, le produit intérieur brut (PIB) de l’Union européenne représentait  18,6% du PIB mondial, exprimé en standards de pouvoir d’achat (SPA). Les États-Unis étaient la deuxième économie mondiale avec une part du PIB de 17,1% et la Chine la troisième avec 14,9%.
L’autre preuve de la force de l’Europe qui est de fait le premier marché commercial mondial, c’est quand elle est en panne que les pays émergents souffrent en raison de la baisse de leurs exportations.

Et en plus la zone euro sort du trou

La zone euro retrouve quelques couleurs qu’en France nous avons encore du mal à percevoir. Les indicateurs de confiance sont, en effet, soit en hausse, soit stabilisés à des niveaux qui n’avaient plus été observés depuis l’été 2011.

L’Allemagne confirme ses bons résultats mais elle est désormais rejointe par d’autres pays de la zone. La croissance espagnole a atteint 0,4 % (t/t) au premier trimestre 2014, soit le rythme le plus soutenu depuis six ans, à la faveur notamment d’une accélération de la demande intérieure.

La reprise dans la zone euro devrait se renforcer dans les prochains mois ; après +0,3 % (t/t) au quatrième trimestre 2013, la croissance du PIB pourrait avoir été de 0,4 %0,5 % au 1er trimestre. Les enquêtes de conjoncture annoncent une poursuite au même rythme au deuxième trimestre.
Certes, le point de départ était très bas, de ce fait l’embellie reste modeste. Pour effacer les stigmates de la crise passée, il faudra au moins deux ans. Si Allemagne opère déjà sur ses niveaux d’activité de 2008, les pays périphériques en sont loin. Le taux de chômage reste à des niveaux records, au-dessus de 25 % en Espagne et en Grèce et de 15 % au Portugal.

A suivre, next week

Lundi 05 mai

L’Eurogroup se réunit et la Commission de Bruxelles devrait présenter ses prévisions de croissance.

Mardi 06 mai 2014

Au Royaume-Uni, il faudra suivre les indices PMI services pour le mois d’avril qui devrait se maintenir à un niveau élevé en phase avec les résultats macro-économiques. Il faudra également suivre la publication de ces indicateurs en Espagne, en Italie et en France ainsi que pour l’Union européenne pour apprécier la vitalité de la reprise économique.
Aux Etats-Unis, il faudra regarder la publication de la balance commerciale du mois de mars qui devrait être un peu moins déficitaire qu’en février. Il faudra également suivre l’indice d’optimisme économique.

Mercredi 07 mai 2014

En France sera attendu le résultat de la production industrielle du mois de mars.
La production, industrielle comme manufacturière, est attendue en hausse en mars mais le rythme de reprise devrait rester modeste au regard de l'amélioration limitée du climat des affaires. La production industrielle aurait augmenté de 0,3 % en mars après 0,1 % en février.
En France, il faudra regarder les résultats du commerce extérieur du mois de mars. Le déficit est attendu en progression par rapport à février.

Jeudi 08 mai 2014

Au Royaume-Uni, il faudra suivre la réunion de la BoE. La BoE devrait conserver son taux directeur à 0,5%, ainsi que le montant de ses achats d’actifs à GBP 375 mds. Elle attendra  que la reprise soit davantage assise avant de durcir sa politique monétaire.
En parallèle se tiendra la réunion de la BCE. La BCE devrait laisser l’orientation de sa politique monétaire inchangée au cours de la réunion de mai. La persistante faiblesse de  l’inflation pourrait, cependant, forcer la BCE à agir le mois prochain. 

En Allemagne sera publié le résultat de la production industrielle de mars. Après une hausse de 0,4% m/m en février, la production industrielle a probablement légèrement augmenté en mars. Au T1, elle devrait  avoir progressé de près de 2% t/t, en ligne avec une forte hausse du PIB.

Vendredi 09 Mai 2014

Au Royaume-Uni sera présentée la production industrielle de mars. La production industrielle, soutenue par l’activité manufacturière, avait affiché, en février (+0,9% m/m), sa plus forte progression depuis  juin 2013. La situation reste favorable, mais l’activité devrait peu évoluer en mars après cette hausse marquée
En Allemagne seront connus les résultats de la balance commerciale du mois de mars qui a dû dégager un excédent de plus de 16 milliards d’euros.
En Italie sera publié le résultat de la production industrielle du mois de mars.


La semaine économique est une publication réalisée par Lorello Eco Data, société d’études et de stratégies économiques dirigée par Philippe Crevel
Téléphone : 01 45 00 37 37 / 06 88 87 16 59
Mail : phcrevel@lorello.fr
Sites Internet : www.philippecrevel.com

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