Le Conseil d'Orientation des Retraites devrait confirmer dans son rapport qui sera publié le mercredi 10 juin que'en l'état de la croissance et de l'évolution de la masse salariale, le retour à l'équilibre des comptes de l'assurance vieillesse prévu en 2020 ne sera pas possible et que ce retour pourrait ne pas intervenir avant 2030. Compte tenu des hypothèses économiques qui avaient été retenues par les pouvoirs publics, ce n'est pas une réelle surprise. Il faudrait un retour à bonne fortune, c'est à dire un retour assez rapide au plein emploi et une augmentation de la masse salariale de 1,5 % par an pour atteindre l'objectif d'équilibre.
Selon les projections actualisées du Conseil d’orientation des retraites (COR), le besoin de financement de l’ensemble des régimes de retraites s’établira encore à 0,4 % du PIB en 2019 et 2020.
Dans son scénario central, le COR estime que les retraites ne seront à l’équilibre qu’au début des années 2030. A condition que les revenus d’activité progressent de 1,5 % par an et que le taux de chômage retombe à 4,5 % à cette échéance. Dans ce cas de figure, « les déficits accumulés au cours des quinze premières années de projection n’étant pas entièrement couverts par les excédents des dix années suivantes », les régimes de retraites généraient encore une dette sur 25 ans, écrit le COR, mais elle serait minime (0,1 point de PIB).
Avec un taux de chômage à 7 % à moyen terme et des revenus d’activité progressant moins vite (1,3 % par an), le besoin de financement serait encore de 0,5 point de PIB en 2030, et même supérieur à 1 % de PIB en 2040 si les revenus progressaient de seulement 1 % par an. Les pouvoirs publics devront à un moment ou un autre devoir arbitrer : reporter l'âge de la retraite sachant que la carte des prélèvements (cotisations, contributions de l’Etat, etc.) a déjà été utilisée ces dernières années. Pour un salarié du privé, le taux cumulé de cotisation, qui est censé ne pas dépasser 28 % du salaire brut (selon la dernière réforme), se stabiliserait à 27,5 % en 2017. L’âge effectif de départ à la retraite va dépasser 62 ans en 2018 et 64 ans à la fin des années 2030, en vertu des mesures d’âge déjà décidées. En dépit de cette évolution, on ne comptera plus que 1,4 cotisant pour un retraité à la fin des années 2040. La réversion et les avantages familiaux devraient être également au coeur des débats tout comme la prorogation du gel des retraites.